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Saint-Omer: trois personnes devant les assises pour le supplice d'une femme

Entrée de la "salle des assises" de la cour criminelle du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. (Photo d'illustration)

Entrée de la "salle des assises" de la cour criminelle du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. (Photo d'illustration) - PHILIPPE HUGUEN

La jeune femme de 18 ans avait notamment été torturée à la fin de l'année 2018, pendant plus de six semaines.

Séquestrée, torturée et violée pendant des semaines: deux frères et l'épouse du cadet répondront à partir de jeudi devant la cour d'assises du Pas-de-Calais du supplice infligé à une jeune femme en 2018 dans une maison de Calais.

Fin novembre 2018, la jeune femme de 18 ans est prise en charge par une automobiliste dans une rue de Calais, hagarde, la tête rasée, de nombreuses brûlures et plaies sur le corps.

Elle raconte avoir subi d'innombrables violences et sévices pendant plus de six semaines au domicile d'un couple -bientôt rejoint par le frère aîné de l'homme- chez qui elle s'était installée de son plein gré. Elle venait de se disputer avec son père et de rompre avec son petit ami.

Frappée, violée, lavée avec de l'eau de Javel

Entre autres sévices, les deux frères, Jessy, 22 ans au moment des faits, son cadet Dylan, 19 ans, et Cécile, femme de Dylan, 37 ans, sont accusés de l'avoir privée de nourriture et de sommeil, frappée, violée, lavée avec de l'eau de Javel, soumise à des simulations de noyade...

Ils comparaîtront jusqu'au 31 mars devant la cour d'assises à Saint-Omer pour séquestration, actes de torture ou de barbarie et viols, ainsi que pour tentative d'extorsion à l'encontre du père de la jeune fille. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Les violences physiques et psychologiques sont montées en puissance au fil des jours, la jeune fille se retrouvant enfermée dans la maison, qu'elle n'était plus autorisée à quitter que quelques minutes pour ramasser des mégots dans la rue. Mais alors l'état de "soumission extrême" auquel ses bourreaux l'avaient réduite l'empêchait de fuir, selon l'enquête.

Jalousie envers la victime

En garde à vue, les trois mis en cause ont reconnu l'ensemble des faits mais sont par la suite revenus plusieurs fois sur leurs déclarations, Cécile chargeant Jessy, Jessy présentant Cécile comme le "maître de la bande", Dylan assurant avoir été sous l'influence et de sa femme et de son frère.

Pour Me Jean-Pierre Mougel, avocat de Dylan, le jeune homme "est un suiveur, qui n'a pas réussi à s'opposer" aux deux autres. Me Mougel décrit "la dynamique créée par le trio, avec une femme jalouse d'une autre femme plus jeune, et son frère (Jessy), violent névrotique".

Cécile a reconnu avoir agi par jalousie envers la victime.

Les expertises médicales et psychologiques ont mis en évidence chez cette dernière l'existence d'un trouble post-traumatique et la persistance de cauchemars, troubles anxieux et phobiques.

S. B. avec AFP