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Pas-de-Calais: la police empêche le départ d'un bateau de migrants, Utopia56 dénonce l'usage de gaz lacrymogène

Des migrants dans un bateau pneumatique tentent la traversée de la Manche, le 15 mars 2022.

Des migrants dans un bateau pneumatique tentent la traversée de la Manche, le 15 mars 2022. - Sameer Al-DOUMY © 2019 AFP

L'association humanitaire dénonce des tirs au LDB et au lance-grenades sur un groupe de migrants parmi lesquels se trouvaient des enfants. Le préfet assure de son côté que la police a agi pour "sauver des vies".

Si la police du Pas-de-Calais dit avoir "sauvé des vies" ce jeudi matin, l'association Utopia 56 réfute cette version des faits.

En début de journée, la police du département s'est félicitée sur Twitter d'avoir "mis en échec un départ de bateaux de migrants" qui souhaitaient rejoindre l'Angleterre depuis Sangatte "au péril de leur vie". "Notre objectif reste le même: sauver des vies!", ont-ils ajouté.

Mais cette façon de parler de cette intervention policière a été vivement dénoncée par l'association humanitaire Utopia56.

"Voici l’arsenal de police utilisé ce matin sur un groupe de personnes, dont 14 enfants de 1 à 14 ans, qui tentaient de quitter la France pour rejoindre le Royaume-Uni. Mais selon le ministère: 'la police sauve des vies'", a publié l'association sur Twitter, dénonçant des tirs au "LBD et au lance-grenades".

Un policier blessé

Le préfet du Pas-de-Calais a ensuite renchéri, martelant que "oui, les forces de l'ordre sauvent des vies. Et cela dans des conditions difficiles". Il a aussi indiqué qu'un des policiers a été blessé au niveau de l'oeil à Sangatte.

Le préfet a aussi signalé que des gendarmes ont été la cible de projectiles dans la nuit de mercredi à jeudi en empêchant le départ d'un autre bateau à Neufchâtel-Hardelot. "Mécontents d'avoir échoué, les passeurs ont mis feu au bateau", a-t-il ajouté.

Entre janvier et mi-août 2023, plus de 16.000 migrants sont parvenus à rejoindre les côtes anglaises par la mer, selon les chiffres communiqués par la préfecture des Hauts-de-France à la fin du mois d'août.

Emilie Roussey