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Distributions aux migrants de Calais: l'interdiction aux associations non-mandatées par l'État à nouveau prolongée

Un bénévole distribue de repas sur le site de la "Jungle" de Calais.

Un bénévole distribue de repas sur le site de la "Jungle" de Calais. - Philippe Huguen - AFP

La préfecture invoque une situation sanitaire toujours préoccupante et des risques de troubles à l'ordre public.

La préfecture du Pas-de-Calais a - pour la troisième fois - prolongé ce lundi l'interdiction faite aux associations non-mandatées par l'État de distribuer des repas aux migrants dans une partie du centre de Calais, invoquant une situation sanitaire toujours préoccupante et des troubles à l'ordre public.

Instituée par arrêté préfectoral le 10 septembre pour trois semaines, l'interdiction avait déjà été prolongée le 30 septembre, puis le 19 octobre. L'arrêté pris le 16 novembre la fait courir jusqu'au 14 décembre.

La préfecture invoque dans un communiqué "la situation sanitaire, toujours préoccupante dans le département", la nécessité de "limiter le plus possible les situations où ces populations sont amenées à se rassembler" et les "nombreux troubles à l'ordre public" qu'entraînait selon elle la multiplication des lieux de distribution dans le centre-ville et près de la gare.

Une décision contestée par les associations

Une dizaine d'associations scandalisées par cette interdiction, dont elles contestent les justifications et qu'elles jugent contraire au principe de fraternité, avaient saisi en vain le tribunal administratif de Lille puis le Conseil d'État. Ni l'un ni l'autre n'avait suspendu l'arrêté initial.

La préfecture rappelle dans son communiqué que l'État mandate l'association La Vie Active pour distribuer eau et nourriture aux migrants. Depuis début octobre, cette association effectue "des maraudes permettant une distribution de repas mobile afin d'aller à la rencontre des migrants à proximité des lieux de vie recensés", souligne-t-elle.

Outre cette interdiction, les autorités multiplient ces derniers mois les démantèlements de campements de tailles diverses de migrants à Calais. Le plus important de ces démantèlements depuis celui de la "jungle" en 2016, concernant quelque 800 migrants, s'est déroulé fin septembre.

F.B. avec AFP