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Calais: un rassemblement en mémoire du bébé d'une migrante, mort en 2020

Des migrants secourus dans la Manche en février 2019

Des migrants secourus dans la Manche en février 2019 - HANDOUT / SOCIETE NATIONAL DE SAUVETAGE EN MER / AFP

La mère de l'enfant avait été interceptée par des gendarmes sur une plage du Pas-de-Calais en septembre 2020 alors qu'elle s'apprêtait à traverser la Manche.

Environ 80 personnes ont rendu hommage à Calais dimanche à un bébé irakien mort à l'âge de trois jours en septembre 2020, après l'interception de sa mère migrante, enceinte, par des gendarmes sur une plage du Pas-de-Calais, a constaté une correspondante de l'AFP.

Assises par terre autour d'une petite plaque de bois gravée du nom d'Aleksandra, ces personnes entendaient demander "justice" pour ce bébé "et pour toutes les victimes des frontières", alors qu'une enquête de l'Inspection générale de la police nationale est en cours pour "omission de porter secours" dans cette affaire.

"Nous sommes là pour soutenir la famille et la plainte qu'elle a déposée", a souligné Frances Timberlake, coordinatrice du Refugee Women's Center.

Interceptée le 2 septembre 2020 par la police

Coordinatrice de l'antenne de Calais de l'association Utopia56, Marguerite Combes a exprimé son "indignation face aux politiques européennes et générales qui tuent des personnes à la frontière, en pleine conscience et de plein gré".

Un poème rédigé par la mère d'Aleksandra - passée depuis en Angleterre avec sa famille kurde irakienne - a été lu, dans lequel elle raconte avoir passé des heures sur la plage, sur le point d'accoucher, avant que les gendarmes les laissent partir.

Cette femme faisait partie d'un groupe de 18 Irakiens interceptés par la gendarmerie le 2 septembre à Oye-Plage, alors qu'ils étaient sur le point de tenter la traversée de la Manche à bord d'un zodiac.

La version de la préfecture récusée par l'avocate de la famille

Selon des déclarations de la préfecture du Pas-de-Calais en mars dernier, aucun des migrants présents sur la plage n'a alors "fait part de difficultés particulières", cette Irakienne ne s'étant signalée comme étant sur le point d'accoucher que plus tard, auprès d'une autre patrouille de gendarmerie, qui a alerté les secours.

La version est récusée par l'avocate de la famille et les associations de défense des migrants. Elles assurent que la femme enceinte a demandé à plusieurs reprises à être conduite à l'hôpital quand elle se trouvait sur la plage, en vain.

M.L. avec AFP