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Calais: un immeuble de dix étages occupé par des militants anti-frontières

Un immeuble de Calais occupé par des militants anti-frontières le 9 février 2022

Un immeuble de Calais occupé par des militants anti-frontières le 9 février 2022 - DENIS CHARLET/AFP

Les militants installés depuis le 3 février, souhaitent qu'un meilleur traitement soit réservé aux migrants. Ils veulent aussi l'instauration de la "liberté de circulation".

Une trentaine de militants anti-frontières occupaient mercredi un immeuble de dix étages non loin du centre de Calais, pour réclamer un meilleur traitement des migrants et la "liberté de circulation", a constaté l'AFP.

L'arrêt des expulsions exigé par les militants

Les militants ont indiqué s'être installés depuis le 3 février dans une maison abandonnée et dans cet ancien immeuble de logement social, vide depuis plusieurs mois avant sa destruction prévue dans le cadre d'une opération de rénovation urbaine.

"Nous exigeons l'arrêt de toutes les expulsions" des camps migratoires à Calais, et "la fin du harcèlement" des exilés, a indiqué une militante, se présentant sous le nom d'Anna.

Les centaines de candidats à l'exil vers le Royaume-Uni en transit à Calais sont régulièrement délogés de leurs campements de fortune par la police, les autorités souhaitant éviter toute pérennisation de leur installation.

L'occupation vise aussi à obtenir "la réquisition de tous les bâtiments vides à Calais", et "des solutions concertées" à destination de tous les sans-abris et migrants, "quel que soit leur statut administratif", a avancé l'activiste.

"On nous a coupé l'électricité" et depuis mardi midi, la police empêche la livraison d'eau et nourriture, a affirmé à l'AFP par téléphone une militante à l'intérieur de l'immeuble, qui ne s'est identifiée que comme "Mme Rain", sans vouloir préciser le nombre ni la nationalité des occupants.

Des banderoles "Un toit est un droit"

Une poignée de jeunes militants était visible sur le toit de l'immeuble, dont la façade portait des banderoles indiquant notamment "Un toit est un droit".

Les policiers étaient déployés autour des lieux occupés et en interdisaient l'accès. Une dizaine de militants étaient également rassemblés au pied de la tour, avec quelques habitants de ce quartier populaire.

"Ils sont arrivés avec matelas et nourriture, ils sont organisés mais pas méchants", a affirmé une riveraine ne souhaitant pas décliner son identité.

Interrogé par l'AFP, l'adjoint à la mairie chargé de la sécurité, Philippe Mignonnet, a accusé les militants, "anarchistes d'extrême gauche et zadistes", de chercher "avant tout une vitrine médiatique", dans le contexte de la pression migratoire s'exerçant sur Calais.

Le bailleur social Terre d'Opale Habitat a demandé en référé au tribunal de Boulogne-sur-Mer que l'évacuation de l'immeuble soit ordonnée, selon un communiqué de la préfecture.

Dans l'attente de la décision de justice, "les forces de l'ordre continueront à interdire l'accès de cet immeuble vétuste et particulièrement dangereux", a ajouté la préfecture, relevant que les squatteurs "se réclament du monde associatif, notamment de la mouvance no-border".

"La procédure de flagrance" n'a pas pu être utilisée "pour des raisons juridiques", a-t-elle ajouté.

G.H. avec AFP