"Ça a noyé la maison": les enfants à l'épreuve des inondations dans le Pas-de-Calais

Victimes des inondations dans le Pas-de-Calais, Lylou, 5 ans, et ses parents, vivent au camping de Clairmarais. Yannis, 8 ans, a lui aussi quitté son logement à la hâte.

"Il y avait beaucoup d’eau dans la maison." Dans son mobil-home, Lylou, 5 ans, raconte les inondations. "Ça a noyé la maison", confie-t-elle à BFMTV. La petite fille, ses deux frères et ses parents ont évacué leur habitation de Blendecques, après les inondations de novembre dernier.

"Elle est un peu plus choquée que son frère"

D’abord hébergée chez des proches et de la famille, et après une période à dormir à l’hôtel, la famille a trouvé un point de chute provisoire dans un mobil-home à Clairmarais.

Dans cet espace exigu, Lylou s’amuse avec les quelques jouets qu’elle a pu emporter avant de quitter son domicile. Elle les entrepose dans la chambre qu’elle partage avec ses deux frères. "Des Barbies, des poupées, des doudous Stitch", égrène la petite fille en pressant la patte de sa petite peluche: "On appuie là et ça parle".

"Ça a été très vite, rapporte Florian, son père. On a quitté la maison en laissant tout dedans donc ils ne se rendent pas compte que tout n’est plus là."

A Noël, les enfants ont reçu de nouveaux jouets et "n’ont pas pensé à ceux qu’ils avaient perdus", rapporte le père de famille.

Les images de l’eau dans sa maison marquent encore la petite fille de 5 ans. "À sa façon de se comporter, on a remarqué qu’elle était un peu plus choquée que son frère aîné donc on essaie toujours de maintenir un dialogue", conclut Florian.

"C'était un peu bizarre"

Yannis, 8 ans, a lui aussi quitté son logement à la hâte. Sa maison a été inondée ce mercredi. Lui et son père ont été évacués le lendemain. Philippe, son père, rentre néanmoins chaque soir au domicile familial à Blendecques. Yanis dort au sec chez ses grands-parents.

"Ça m'a fait bizarre la toute première fois, j'ai vu beaucoup d'eau dans la rue, dans les maisons, on pouvait plus passer ni en voiture ni à pied, rapporte le jeune garçon. C'était un peu bizarre."

Philippe est fier de son fils. "Il a tout de suite compris, détaille-t-il. A la première inondation, c’était pareil. Il a fait exactement ce qu’il fallait faire." En voyant les niveaux d’eau monter dans la maison, Yannis a pris son sac et sa tablette, a pris soin de placer son ballon de basket en sécurité en haut de l’armoire. "Il a tout de suite compris qu’il fallait partir vite", affirme son père.

Yannis dormira encore quelques nuits chez ses grands-parents avant de retrouver son logement et ses deux parents. "J’ai plein de souvenirs, depuis que je suis tout bébé, je suis dans cette maison", rapporte le garçon probablement inquiet des inondations à répétition.

Pauline Delevoye