Arras: la ville instaure un congé menstruel, une première dans le Pas-de-Calais

Les employées de la ville souffrant de règles douloureuses pourront bénéficier de dix jours de congés payés.

"C'est une grande avancée pour les femmes". La ville d'Arras a instauré un congé menstruel pour ses employées, après un vote en conseil municipal ce lundi 11 décembre. Elles pourront donc bénéficier de dix jours de congés payés en cas de règles douloureuses sans jour de carence.

Si cette mesure a déjà été prise dans d'autres départements, comme à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, c'est une première dans le Pas-de-Calais. Pour Carine, qui travaille à la mairie d'Arras depuis dix ans, c'est une bonne nouvelle.

"Je suis ravie en tant qu'agent de la ville, je suis ravie en tant que femme. Quand j'étais plus jeune j'ai souffert de douleurs, vraiment, et à partir de là j'ai eu droit à des remarques à l'époque particulièrement sexistes" confie-t-elle à BFM Grand Littoral avant de continuer: "là je trouve que c'est une grande avancée, c'est vraiment super, il n'y a pas d'autre mot, c'est vraiment bien."

"Une grande avancée pour les femmes"

Comme elle, une commerçante de la ville souffrant d'endométriose se réjouit de cette mesure qui peut "apporter une certaine tranquillité d'esprit à des femmes qui souffrent beaucoup pendant cette période de menstruation".

"En tant que femme, en tant qu'Arrageoise, je trouve ça très intéressant, (...) je pense que c'est une grande avancée pour les femmes", abonde-t-elle.

Pour la mairie, l'objectif de ce congé menstruel est de réduire les inégalités. "Ça vise à dire qu'il y a une inégalité aujourd'hui car elles ont des douleurs et qu'elles ne peuvent pas prendre des congés à ce titre-là", rappelle Théo Lobry, conseiller municipal égalité femmes-hommes, égalité des chances, et diversité.

"Elles sont obligées soit de poser un arrêt de travail qui entraîne une perte de salaire en raison du jour de carence soit de venir travailler avec les douleurs qui vont avec leur pathologie. Donc on veut reconnaître cette situation et la traiter" ajoute-t-il.

Le congé menstruel pourrait concerner une cinquantaine de personnes sur les 550 femmes employées par la mairie d'Arras.

Alexandre Cool, Emilie Roussey