Suicide de Lindsay: la rectrice de Lille assure que le personnel du collège est "en état de grand détresse"

Le rectorat de Lille a déposé plainte ce mercredi après des menaces et des insultes contre le personnel du collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil où était scolarisée Lindsay, la collégienne de 13 ans qui s'est suicidée.

"Un état de grande détresse." C'est par ces mots que la rectrice de l'académie de Lille, Valérie Cabuil, a qualifié la santé mentale du personnel du collège de Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil, où était scolarisée Lindsay, l'adolescente de 13 ans qui s'est suicidée après avoir été harcelée.

Auprès de nos confrères de La Voix du Nord, la rectrice s'est longuement exprimée à la suite de ses échanges avec les enseignants de l'établissement qui ont reçu plusieurs menaces et insultes. "J’ai trouvé les équipes dans un état de grande détresse", explique-t-elle au quotidien.

Suicide de Lindsay: le récit d'un "échec collectif"

18:23

"Ils ont l’impression de passer pour des monstres"

"Il y a beaucoup d’inquiétude, ils sont fatigués et très tristes de ne pas avoir pu dire leur émotion à la famille comme ils auraient souhaité le faire. Nous leur avons conseillé d’être beaucoup sur la réserve pour ne pas se mettre en danger", indique Valérie Cabuil auprès du journal.

Et d'ajouter: "Ils ont l’impression de passer pour des monstres, tout en se sentant impuissants face à la douleur des parents. C’est très dur humainement."

Des menaces de mort

Selon la fonctionnaire, des menaces de mort explicites ont été envoyées au principal du collège, mis en cause par les parents de Lindsay qui ont décidé de porter plainte à son encontre pour non-assistance à personne en danger. Trois autres plaintes ont été déposées contre l'Académie de Lille, les policiers qui ont recueilli les plaintes, et contre Instagram et Facebook France.

"Nous devons le protéger comme fonctionnaire", a estimé la rectrice qui a, elle aussi, déposé plainte ce mercredi après les menaces reçues par le personnel "sur les réseaux mais pas uniquement".

"Certains se font même alpaguer dans la rue et il y a tous les médias qui campent devant l’établissement avec les policiers qui surveillent les entrées et les sorties", explique-t-elle à La Voix du Nord, estimant que "l'ambiance de tension n'est pas bonne pour les enfants".

Une cellule psychologique a été organisée ce jeudi et une assistante sociale est arrivée en renfort pour soutenir les enfants, les parents et les membres de l'établissement. La sécurité aux abords du collège a également été renforcée.

Le personnel de l'établissement n'est pas le seul à recevoir des menaces. Une famille, originaire d'Annay et dont le nom est le même que celui d'une des harceleuses présumées de Lindsay, subit du harcèlement à répétition. Ils ont déposé plainte.

Deux numéros verts dédiés au harcèlement

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence. La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d'écoute et de prise en charge.

En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7 de 9h à 23h.

Juliette Vignaud