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Prix de l'énergie: à Valenciennes, cette usine tourne désormais la nuit pour tenter de réduire sa facture

À Valenciennes, l'usine de métallurgie LME Trith a mis en pause sa production en journée où l'énergie est 30% plus chère que la nuit. Une solution temporaire mais inévitable avec la flambée du prix de l'électricité.

Produire moins pour perdre moins. Aux quatre coins de la France, plusieurs entreprises électro-intensives (grande consommation d'électricité) ont dû mettre en pause une partie de leur production face à l'augmentation des prix de l'énergie, de Kem One dans les Bouches-du-Rhône à Inovyn dans le Jura.

À Valenciennes, c'est l'usine de métallurgie LME Trith qui a décidé d'arrêter la production la journée, pour la concentrer la nuit, où les prix du Gigawatt-heure sont 30% moins chers.

"Nous avons pris la décision d'arrêter la journée à cause du prix de l'énergie qui est trop élevé durant la journée", confirme à BFMTV Vincent Smeeckaert, directeur industriel de l'usine.

Une facture énergétique multipliée par deux à consommation égale

Depuis plusieurs semaines, les prix de l'électricité ont explosé. Le prix du Gigawatt-heure est passé de 60 euros en avril à 300 euros en septembre, soit une hausse de 500%.

"Notre facture d'avril représentait 2 millions d'euros. En septembre, pour la même consommation électrique, on est passé à une facture de 4 millions d'euros", constate Franck Dehon, directeur administratif et financier chez LME.

Mais qui dit, fonctionnement réduit, dit aussi baisse de la production. L'arrêt des deux fours 16 heures sur 24 signifie deux tiers de la production journalière en moins. "La décision a été de maintenir l'ensemble des effectifs sur site. Donc on occupe nos salariés à faire de la maintenance, de l'entretien, du nettoyage et de la formation pendant cette phase d'arrêt supplémentaire", explique Vincent Smeeckaert.

L'entreprise va aussi devoir faire face à la flambée du prix du gaz qui se traduit par un coût supplémentaire de 13 millions d'euros. Une hausse qui devrait se répercuter sur les prix de vente.

Alexia Prunier avec Louis Chahuneau