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Plan social chez Vallourec: les syndicats inquiets face au "dynamitage" du groupe

Le fabricant français de tubes sans soudures a annoncé il y a deux jours, supprimer quelque 2.950 postes, dont 320 en France.

Des responsables syndicaux ont exprimé vendredi à l'issue d'une réunion avec la direction de Vallourec et des élus locaux leur inquiétude face au "dynamitage" du groupe, deux jours après l'annonce de la suppression de 320 postes en France.

Cette réunion se tenait à la sous-préfecture de Valenciennes, alors que le fabricant français de tubes sans soudures a annoncé supprimer quelque 2.950 postes, dont 320 en France et environ 250 postes dans le seul département Nord: un peu moins d'une centaine à Saint-Saulve, une centaine à Aulnoye-Aymeries et le solde à Valenciennes.

Pour le site de Saint-Saulve, voué à la fermeture, "ils se sont engagés à mettre le paquet sur la revitalisation et à nous donner un très bon PSE", a expliqué le délégué syndical central FO Jonathan Caucheteux. "Le message était clair: Vallourec veut aller très vite."

"Un séisme économique et social"

Sur le site d'Aulnoye-Aymeries, "on parle d'une centaine de postes supprimés sur la R&D et je ne vois pas comment Vallourec va en faire le centre de référence en supprimant 100 postes, des postes très techniques, ultra-recherchés, (...) des profils introuvables !", a-t-il déploré.

Pour Philippe Verbeke, responsable sidérurgie à la fédération CGT de la métallurgie, "on ne parle pas d'un PSE sur 320 salariés, on parle de dynamiter un groupe qui emploie 1.500 salariés dans le pays, la majorité dans le Valenciennois, un séisme économique et social !".

"On saccage des unités de production qui peuvent servir à la transition écologique dans nos pays", s'est-il indigné, déplorant que les discussions portent déjà sur le PSE.

La CGT cherche à coaliser les syndicats européens "pour demander a minima une intervention franco-allemande pour reprendre la main sur la gouvernance de Vallourec", a-t-il assuré.

Sollicitée par l'AFP, la direction de Vallourec n'était pas joignable vendredi après-midi.

Xavier Bertrand va saisir le nouveau gouvernement

Pour le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui dit ne plus avoir confiance dans le groupe, cette réunion a permis de "montrer qu'on ne va pas laisser les salariés dans un tête-à-tête avec Vallourec".

Xavier Bertrand a indiqué qu'il comptait "saisir le nouveau gouvernement pour obtenir des garanties et de la visibilité", notamment sur les investissements à Aulnoye-Aymeries promis par Vallourec.

"Plus d'un demi-milliard d'argent public a été mis sur Vallourec. On nous dit que c'est pour sauver Vallourec, moi je veux savoir de quoi sera fait l'avenir dans les Hauts-de-France", a-t-il insisté.

M.L. avec AFP