BFM Lille
Grand Lille

"Ça fait mal": à Saint-Saulve, la colère des salariés contre la future fermeture de l'usine de Vallourec

L'action Vallourec a été suspendue vendredi à la Bourse de Paris.

L'action Vallourec a été suspendue vendredi à la Bourse de Paris. - François Le Presti - AFP

Vallourec a annoncé son intention de supprimer 320 postes en France et de fermer son usine à Saint-Saulve. "On est dégoutés mais on s'y attendait", expliquent les salariés.

Le fabricant français de tubes sans soudure Vallourec va supprimer environ 2950 postes dans le monde sur 17.000, dont 250 postes supprimés dans le nord de la France. À Saint-Saulve, la direction a déjà convoqué la centaine de salariés de l'usine. Les syndicats parlent d'une "mise à mort attendue et décalée en raison des échéances électorales"

"C'est la mort de la tuberie", déplore au micro de BFMTV Christophe Blareau, représentant Force Ouvrière dans l'usine. "On est fatalistes, on s'en doutait (...) c'est la fermeture du site purement et simplement", abonde Michaël Tison, délégué CFDT du site de Saint-Saulve, à la sortie de l'usine, où l'annonce a été faite aux salariés.

"On est dégoutés mais on s'y attendait, depuis des années il y a des restructurations et nous on voit l'activité qui baisse d'année en année, c'est une fatalité. Quand j'ai commencé il y a une vingtaine d'années on était 1200, 1300, maintenant on est 97", a réagi Frédéric Boucaut, 46 ans.

"Comme je l'ai dit à ma directrice, je n'aurais pas pensé finir comme ça au bout de 27 ans. Ça fait mal", lâche un salarié. "Il y a beaucoup de dégout et de la tristesse aussi. Il faudra tourner la page", abonde un autre.

Premier plan social pour le gouvernement Borne

Le PDG Philippe Guillemot affirme que le groupe "a déjà des solutions pour un tiers des postes supprimés en France, entre les retraites, les pré-retraites et les reclassements internes."

Selon lui, la fermeture du site de Saint-Saulve "est une étape nécessaire et pour ne pas dire vitale" afin de "permettre au groupe d'être profitable quelles que soient les conditions de marché".

"Nous demandons à Vallourec que les conséquences du plan sur les activités françaises soient minimisées et nous exigeons un maintien et un renforcement du pôle de forge, filetage, recherche et développement d'Aulnoye-Aymeries", a réagi Bercy mercredi soir après l'annonce.

Avec Vallourec, l'État va être confronté à son premier plan social depuis la prise de fonctions d'Élisabeth Borne à Matignon.

Ariel Guez avec AFP