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Nord: Sophie Binet demande qu'un consortium Alstom-SNCF reprenne Valdunes

Les salariés de Valdunes ont lancé un mouvement de grève illimitée pour protester contre la décision de leur direction de ne plus injecter d'argent.

Les salariés de Valdunes ont lancé un mouvement de grève illimitée pour protester contre la décision de leur direction de ne plus injecter d'argent. - BFM Grand Lille

La secrétaire générale de la CGT s'est rendue sur le site de Trith-Saint-Léger ce vendredi. Elle est venue apporter son soutien aux grévistes.

La CGT a appelé ce vendredi, par la voix de sa secrétaire générale, Sophie Binet, à la reprise du dernier fabricant en France de roues de trains, Valdunes, lâché en mai par son actionnaire chinois, par un consortium Alstom-SNCF.

Sophie Binet s'est rendue sur le site de Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, pour marquer son soutien aux salariés, qui ont entamé ce vendredi une nouvelle grève, quatre mois après l'annonce du désengagement du groupe industriel chinois MA Steel.

Dans ce dossier, qui "symbolise l'impasse de la financiarisation de l'industrie française", la CGT propose de "positionner Alstom comme repreneur de Valdunes, si besoin avec un consortium avec la SNCF et la RATP qui seront aussi de gros clients", a expliqué Sophie Binet.

"Ce serait un excellent investissement"

"Ce serait un excellent investissement pour l'État parce que Valdunes est une entreprise plus que rentable et qui permet de répondre aux besoins d'avenir de l'industrie française et notamment de notre système ferroviaire", a-t-elle estimé.

La CGT demande également que "l'État sécurise la trésorerie de l'entreprise", qui va passer dans le rouge en octobre, et son carnet de commandes, notamment via un important appel d'offre de la SNCF en novembre, tout en refusant que Valdunes soit "vendu à la découpe", ses deux sites séparés.

Outre le site de Trith-Saint-Léger, où sont usinés roues et essieux, MG Valdunes compte une forge à Leffrinckoucke, près de Dunkerque. La forge emploie environ 90 personnes, le site d'usinage 240.

Deux repreneurs potentiels sur les rangs

Début juin, le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure, avait annoncé qu'un accord avait été trouvé entre l'actionnaire et l'État, pour une poursuite d'activité jusqu'à novembre, laissant le temps de chercher un repreneur.

Selon la CGT, deux repreneurs potentiels sont sur les rangs, l'Italien Lucchini et le tchèque Bonatrans, mais tous deux sont des concurrents actuels de Valdunes et ni l'un ni l'autre ne souhaitent acquérir la forge.

"Depuis des années, on donne de l'argent à des repreneurs étrangers qui cassent l'outil de travail", a déploré le secrétaire CGT du CSE, Maxime Savaux, craignant qu'un repreneur du site d'usinage l'abandonne rapidement "en partant avec le carnet de commandes".

"Notre préoccupation, c'est de livrer nos clients pour ne pas les perdre", Valdunes manquant aujourd'hui de matières premières, a souligné pour sa part le directeur général adjoint de MG Valdunes, François Demilly.

F.B. avec AFP