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Mort de Philippe à Grande-Synthe: la mère d'un mis en examen appelle à "stopper les représailles"

La mère d'un mineur mis en examen dans le cadre de l'enquête sur la mort de Philippe à Grande-Synthe dénonce de "fortes représailles" sur BFMTV. Elle dit avoir fait l'objet de menaces de morts et viols. En évoquant son fils, elle affirme qu'"il faut qu'il soit puni".

"Je cautionne pas ce qu'il a fait, mais je pense qu'on a assez subi des conneries de mon fils". La mère d'un mineur de 15 ans mis en examen dans le cadre de l'enquête sur la mort de Philippe a appelé sur BFMTV à "stopper les représailles" dont elle et sa famille font l'objet depuis plusieurs jours.

"J'ai eu des menaces de mort, j'ai eu que des appels en disant 'on va te violer', 'on va tuer ton fils'", a-t-elle dénoncé sur notre antenne, confiant par ailleurs avoir "peur".

"Il faut qu'il soit puni"

À propos de son fils mis en examen, elle assure qu'"il faut qu'il soit puni pour ce qu'il a fait" pour "le mal qu'il a fait". Elle a toutefois estimé que ce n'est pas à la famille "de payer" et a déploré les menaces contre le maire de Grande-Synthe.

La mère a assuré détenir des photos et vidéos prouvant que six personnes étaient présentes lors de l'agression de Philippe, malgré le fait que seuls trois mineurs aient été mis en examen à ce stade. BFMTV n'a pas pu consulter ces vidéos et aucun élément de l'enquête ne va dans ce sens.

"Mon fils a reconnu clairement qu'il avait gazé Philippe" et "donné un coup de pieds au niveau des jambes", a-t-elle assuré.

Philippe, éducateur spécialisé de 22 ans, a été victime d'une agression mortelle sur un parking après un possible guet-apens via un site de rencontres, un meurtre qui a suscité une forte émotion à Grande-Synthe. Trois mineurs ont été mis en examen pour assassinat, "en l'espèce un meurtre aggravé de la circonstance guet-apens", selon les termes de la procureur de Dunkerque Charlotte Huet.

"Ce qu'il a fait n'est pas pardonnable"

Selon elle, son fils "n'est pas un garçon violent" et elle "ne sait pas ce qui lui a pris". Elle assure que responsabilité incomberait en réalité aux deux autres mis en examen. Toujours selon sa version, son fils aurait dit aux autres personnes "arrêtez, arrêtez", estimant que la situation allait trop loin. Selon les informations de BFMTV, les trois suspects ont eu tendance aux cours de leur garde à vue à minimiser leur implication dans l'agression mortelle de Philippe.

"Aujourd'hui, mon gamin se rend compte de ce qu'il a fait mais il a du mal à réaliser que ça a été aussi loin", a expliqué la mère, assurant sur notre antenne qu'elle souhaite que son fils s'excuse auprès de la famille de Philippe, "même si ce qu'il a fait n'est pas pardonnable".

La mère a dit qu'elle était profondément désolée de ce qui est arrivé à la famille, s'estimant "prête à les aider pour tout ce dont ils ont besoin", y compris sur le plan financier.

Elle évoque par ailleurs une enfance difficile de son fils passée de foyer en foyer pendant les 13 premières années de sa vie. "Si je l'avais eu en charge, j'aurais pu faire quelque chose. Je l'avais pas en charge", assure-t-elle. S'il était rentré chez sa mère depuis deux ans, elle assure que son fils aurait quitté la maison une semaine avant l'agression de Philippe.

Glenn Gillet