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À Lille, l'interdiction de rouler à vélo dans les rues piétonnes continue d'être décriée

Depuis un mois que l'arrêté obligeant les cyclistes à marcher à côté de leur vélo dans le centre-ville a été pris, la décision est toujours critiquée par les élus écologistes et les usagers.

Depuis un mois, les vélos, trottinettes et skateboards n'ont plus le droit de rouler dans les rues piétonnes du centre de Lille, à la demande de riverains. Une décision incompréhensible pour certains élus écologistes et qui ne passe absolument pas du côté des cyclistes.

L'opération "Pied à terre" a été lancée le 6 octobre dernier et s'applique de 11 heures à 21 heures. Livreurs ou particuliers, il n'y a pas d'exception. "Je suis à vélo pour aller faire une petite livraison... du coup à pied à côté de mon vélo", raconte une cycliste au micro de BFM Grand Lille.

"C'est comme ça, on fait avec, mais c'est vrai qu'on a l'impression de payer pour des gens qui ont fait des excès de vitesse ou qui ne sont pas hyper regardants sur les piétons."

La ville de Lille a pris un arrêté, notamment pour mettre fin aux slaloms au milieu des piétons dans les rues piétonnes. En cas de non-respect de cette règle, les usagers se risquent à une amende de 45 euros.

Un arrêté "absurde"

Un arrêté qui vise les 8% de la population lilloise qui se déplacent régulièrement à vélo, sans compter les utilisateurs de trottinettes et de skateboards. Un chiffre en augmentation depuis dix ans, qui pousse les élus écologistes à tout mettre en œuvre pour encourager la pratique du vélo.

En ce sens, Stéphane Baly, élu écologiste et coprésident du groupe Lille Verte, s'est opposé dès le début à l'opération pieds à terre en conseil municipal.

"La loi aujourd'hui demande déjà à ce que les cyclistes dans les zones piétonnes roulent au pas. C'est finalement le respect de la loi que l'on demande et non pas pénaliser les cyclistes à devoir marcher à côté de leur vélo", explique-t-il.

L'élu dénonce un arrêté "absurde" qui va jusqu'à pénaliser les cyclistes plus que les automobilistes. "Un habitant résidant dans ce secteur peut rentrer avec sa voiture chez lui. On ne lui demande pas de pousser sa voiture, donc ne demandons pas aux cyclistes de pousser leurs vélos."

La municipalité de Lille est aujourd'hui classée plutôt défavorable à la pratique du vélo dans le dernier baromètre des villes cyclables.

Livia Santana avec Juliette Moreau Alvarez