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Lille: la mairie interdit de rouler à vélo dans les rues piétonnes du centre-ville

La municipalité a pris un arrêté préfectoral obligeant les cyclistes, les conducteurs de trottinettes et les usagers de skateboards à poser pied à terre la majeure partie de la journée dans des secteurs définis.

La mairie de Lille a publié un arrêté obligeant cyclistes, conducteurs de trottinettes et usagers de skateboards à poser pied à terre la majeure partie de la journée dans les rues piétonnes du centre-ville, une décision dénoncée mercredi 11 octobre par les élus écologistes.

Cet arrêté, daté du 6 octobre, concerne des artères piétonnes commerçantes, ainsi que la Grand'Place pendant toute la semaine entre 11 heures et 22 heures, et est largement étendu le samedi entre 11 heures et 19 heures à plusieurs rues du Vieux-Lille, piétonnisées.

Les deux-roues de la police municipale, des distributeurs de colis postaux ou des enfants de moins de huit ans sont exclus de l'obligation de mettre pied à terre.

"Un afflux de vélos"

"On avait vraiment un afflux de vélos trop important" dans ces rues, a estimé Pierre Posmyk, élu en charge des mobilités actives à la mairie, soulignant que l'arrêté ne concernait "que très peu de rues".

Jacques Richir, adjoint en charge de l'espace public, va plus loin au micro de BFM Grand Lille. "Depuis des mois et des mois, on recevait des plaintes. Des gens qui disaient 'Moi, j'ai peur' ; d'autres qui disaient 'Je me suis fait bousculer par un vélo'. On a pris cette mesure, qui est une mesure d'équilibre. On n'est pas du tout contraires aux vélos. On fait plein de choses par ailleurs pour développer la pratique du vélo dans la ville."

Les cyclistes que nous avons interrogés sont mitigés. L'un d'eux comprend la mesure: "Je pense que je passerai dans des rues classiques et plus dans la zone piétonne. Je changerai d'itinéraire". L'autre moins: "Mettre pied à terre, c'est plus simple que de dire 'On va créer une piste cyclable pour eux'".

Les élus écologistes d'opposition s'insurgent

La décision a été dénoncée mercredi 11 octobre par les élus écologistes d'opposition, qui considèrent qu'elle tend "à défavoriser un mode de transport pourtant vertueux", "sous couvert de réguler des pratiques abusives".

Ces élus critiquent en particulier "les plages horaires et le périmètre très étendu du samedi", qui "marquent un véritable obstacle à la mobilité cyclable" pour les habitants.

Soulignant que le code de la route oblige uniquement à rouler au pas, le groupe écologiste relève que "plusieurs stations de V'Lille (le service de location de vélo en libre-service, NDLR) se trouvent au sein de la zone piétonne permanente" et raille: "Louer un vélo pour marcher à côté, c'est le nouveau concept du service!"

La prévention avant la sanction

Dans un premier temps, la police misera sur la prévention en cas de non-respect de l'arrêté municipal. Elle basculera vers la sanction lorsque les signalements seront installés dans les secteurs concernés.

Les contrevenants s'exposeront à une amende allant de 35 euros à 135 euros, a indiqué Pierre Posmyk à l'Agence France-Presse (AFP).

D'autres villes en France ont déjà expérimenté des interdictions similaires comme Agen (Lot-et-Garonne) ou Nice.

Livia Santana et F.B. avec AFP