3,6mm à Lille, 1mm à Dunkerque: un déficit de pluie conséquent dans le Nord-Pas-de-Calais en février

Avec un déficit de pluie de 90%, du jamais-vu dans la région, les Hauts-de-France font face à une potentielle sécheresse précoce. Si de la pluie est attendue dans les prochains jours, cela ne suffira pas à rétablir la situation.

Du jamais vu. La France n'a pas connu de véritables pluies depuis le 21 janvier dernier, soit pendant 31 jours consécutifs, égalant donc le record de 2020 d'après Météo-France. Même si quelques gouttes ont pu tomber à certains endroits, le cumul de précipitations agrégé sur toute la métropole a été tous les jours inférieur à 1mm.

La situation n'est guère meilleure dans le Nord-Pas-de-Calais qui connaît un déficit de pluie de 90%.

Des pluies attendues qui ne vont rien "résoudre"

Interrogé par BFM Grand Lille, le directeur d'Agate Météo, Patrick Marlière, souligne que le mois de février est exceptionnel.

"On a eu 3,6mm à Lille depuis le 1er février, 1mm à Dunkerque, 1,8mm à Boulogne-sur-Mer. On a eu quelques millimètres sur le Cambrésis. Alors qu'un mois de février normal, on est entre 45 et 60mm sur la région", détaille-t-il.

Avant d'ajouter: "Ce n'est pas les quelques pluies attendues ce mercredi dans l'après-midi et peut-être sous forme d'averse dans la journée de samedi qui vont résoudre quoi que ce soit."

De leur côté, les autorités jugent le niveau des nappes phréatiques "modérément bas". Le manque de précipitations est donc inquiétant, compte tenu de la faible recharge de ces nappes durant l'hiver.

Sur le plateau de BFM Lille en décembre dernier, Laurent Tapadhinhas, directeur Dreal Hauts-de-France, expliquait qu'il faudrait "toute une saison pour recharger les nappes".

Pas d'impact sur les cultures d'hiver

Mais de leur côté, les agriculteurs ne sont pas encore très alarmés par la situation. Contacté, le président de la FDSEA du Nord, Christian Durlin, explique que "les cultures d'hiver sont implantées et ne souffrent pas de la sécheresse". Son homologue du Pas-de-Calais affirme quant à lui ne pas avoir observé de déficit sur les parcelles.

Néanmoins, le secteur est dans l'incertitude concernant l'été qui arrive. Après l'épisode de sécheresse de 2022, les professionnels appréhendent des restrictions d'eau et attendent de laisser passer le printemps.

D'après les experts météo, il faudrait 3 mois de pluie consécutifs pour revenir à des niveaux normaux.

>> Retrouvez les prévisions détaillées dans votre ville sur BFM MÉTÉO.

Cosima Mezidi Alem avec Marine Langlois