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Environnement

VIDEO - Riverains et écolos s'opposent à la ferme des Mille vaches

Claude Dubois de l'association d'opposants "Novissen" à Drucat dans la Some le 30 mai 2014.

Claude Dubois de l'association d'opposants "Novissen" à Drucat dans la Some le 30 mai 2014. - -

Vendredi, la Confédération paysanne a procédé à une action coup de poing à Rodez. Des militants ont retenu le conseiller du président à l'agriculture, pour protester contre la garde à vue de militants soupçonnés de dégradations sur le chantier de la ferme dite des Mille vaches. Pourquoi ce site pose problème?

Leur action a éclipsé en partie la venue vendredi de François Hollande à Rodez pour l'inauguration du musée Soulages. Le conseiller du président à l'agriculture, Philippe Vinçon, a été retenu sans violence mais pendant quatre heures par des militants de la Confédération paysanne. Ils souhaitaient protester contre la garde à vue depuis mercredi de cinq militants soupçonnés de dégradations sur le chantier de la ferme dite des Mille vaches dans la Somme. Les opposants à ce site sont nombreux.

Complexe grand comme 2,5 terrains de football, il a été surnommée la ferme des Mille vaches en raison de sa taille. 22.000 litres de lait pourront y être produits chaque jour. La Confédération paysanne voit dans ce projet la mort de l’élevage. Les agriculteurs qui y sont associés, la seule façon de survivre.

"Ou on arrête, ou on se regroupe"

"On a le choix: ou on arrête, ou on se regroupe, on fait quelque chose de plus gros pour baisser les coûts de productions. Il ne s'agit pas de baisser nos prix de vente", expliquait en septembre 2013 Michel Welter, responsable du chantier.

Pourtant depuis trois ans, les villageois voisins se battent contre l’implantation de cette ferme géante. "Chaque vache a l'espace qu'il y a entre les barres pour dormir", explique Claude Dubois de l'association d'opposants "Novissen" en montrant l'immense étable devant lui. Des poteaux verts très resserrés sont alignés sur une longue distance, c'est le peu d'espace dont disposeront les animaux.

"C'est une prison, ce n'est pas autre chose"

"Les vaches ne mangeront pas d'herbe, elles n'iront jamais en pâture. Elles ne sont pas faites pour vivre enfermées. C'est une prison, ce n'est pas autre chose", constate le retraité qui fait partie des premiers opposants au chantier.

"Les vaches ne mangeront pas d'herbe, elles n'iront jamais en pâture. Elles ne sont pas faites pour vivre enfermées. C'est une prison, ce n'est pas autre chose", constate le retraité qui fait partie des premiers opposants au projet.

Le maire a lui aussi pris fait et causes contre le projet, inquiet des potentiels rejets du méthaniseur installé sur l’exploitation pour transformer les déchets en électricité.

"L'Ineris dit que ce genre de méthaniseur devrait se trouver à plus de deux kilomètres de toute habitation", explique Laurent Parsis, maire de Drucat reprenant les recommandations de L’Institut national de l’environnement industriel et des Risques.

Tout autour du site, des pancartes marquent la désapprobation des habitants. Déboutés par le Tribunal administratif, les opposants espèrent désormais que le Conseil d’Etat leur permettra d’arrêter le projet.

E. M. avec AFP et Julie Guillot et Rémi Pin (vidéo)