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Environnement

Russie: un archipel arctique décrète l'état d'urgence face à une "invasion" d'ours polaires agressifs

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Photo d'illustration - Commons.wikimedia.org

Affectée par la fonte des glaces, une cinquantaine d'ours polaires a élu domicile sur l'archipel arctique de Nouvelle-Zemble, au grand dam de ses 3000 habitants. Effrayés, ces derniers ont demandé à ce que des mesures soient prise pour leur sécurité alors que les animaux se montrent agressifs.

Ils attaquent les gens dans la rue et font intrusion dans les immeubles d'habitation. Un archipel arctique russe a décrété, samedi 9 février, l'état d'urgence face à l'"invasion" de dizaines d'ours polaires agressifs.

Les animaux sont victimes du réchauffement climatique, et la fonte des glaces dans l'Arctique les pousse à se rapprocher de territoires habités dans leur recherche de nourriture.

Invasion inédite

L'archipel de Nouvelle-Zemble, dans le nord-est de la Russie - dont la population est estimée à environ 3000 habitants - est confronté à ce phénomène depuis décembre, expliquent les autorités régionales dans un communiqué.

"Je suis sur la Nouvelle-Zemble depuis 1983, mais je n'ai jamais vu une invasion si massive des ours polaires", assure le chef de l'administration de l'archipel, Jigancha Moussine.

Une cinquantaine d'ours polaires rendent régulièrement visite à Belouchia Gouba, le plus grand village de l'archipel, où est basée une garnison militaire russe. 

"Ils attaquent les gens"

Certains animaux font preuve d'un "comportement agressif", explique l'adjoint de Jigancha Moussine, Alexandre Minaïev.

"Ils attaquent les gens et pénètrent dans des immeubles d'habitation et de service", précise-t-il. "Entre six et dix ours polaires se trouvent en permanence sur le territoire du village", selon lui. 
"Les gens sont effrayés, ils ont peur de sortir de la maison (...), les parents ont peur de laisser leurs enfants aller à l'école", souligne-t-il encore.

Les ours polaires sont reconnus comme espèce en danger, et leur chasse est interdite en Russie.

Leur abattage en question

Pour l'heure, les autorités cherchent à chasser les animaux des immeubles d'habitation à l'aide de véhicules de patrouille et de chiens. "Mais ces mesures ne font pas l'effet recherché", constate le communiqué des autorités régionales. 

Si le recours aux signaux lumineux et sonores n'aide pas à régler le problème, "l'abattage des animaux pourrait être la seule mesure qui s'imposera pour assurer la sécurité" des habitants, avertit-il.

Pour le moment, l'agence fédérale russe chargée de la surveillance de l'environnement refuse d'autoriser l'abattage des "animaux les plus agressifs", précise le texte. Mais elle a décidé d'envoyer sur l'archipel une commission pour faire une évaluation de la situation.

Clémentine Piriou avec AFP