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Animaux

Une pétition de 130.000 signatures pour faire transférer deux ours polaires du Marineland d'Antibes

Les ours polaires salivaient et se balançaient. (Image d'illustration) - Niels Ahlmann Olesen - AFP

Les ours polaires salivaient et se balançaient. (Image d'illustration) - Niels Ahlmann Olesen - AFP - -

Une association anti-captivité a réunit 130.000 signatures dans une pétition pour dénoncer les conditions de vie de deux ours polaires et exiger leur transfert du Marineland d'Antibes.

Des ours polaires en plein soleil, au plus fort de la canicule, qui salivent et qui se balancent d'une patte sur l'autre. Pour l'association anti-captivité "C'est assez", la situation est alarmante. Elle a lancé une pétition adressée à Nicolas Hulot, et qui a déjà réunit 130.000 signatures, afin de demander le transfert de Flocke et Raspoutine, les deux ours polaires du Marineland d'Antibes sur la Côte d'Azur "dans un lieu plus adapté à leur physiologie".

Le 12 juin dernier, l'une des militantes de l'association a pu filmer les deux animaux dans le parc, et constater selon elle qu'ils se trouvaient en plein soleil, "sous une température de 23 degrés". Publiée ensuite sur Facebook, la vidéo a été vue plus de 900.000 fois et fait l'objet de l'indignation de nombreux défenseurs de la cause animale.

L'association "C'est assez" dénonce: "Dans l’enclos, aucune zone d’ombre ne permet aux animaux de s’abriter du soleil. L’accès à la cave réfrigérée était fermé par une grille comme on peut le constater à la fin de la vidéo. Raspoutine et Flocke n’ont donc aucune possibilité d’échapper à la chaleur ambiante".

Pour prouver la dangerosité des conditions de captivité des ours, l'association raconte avoir fait appel à des experts animaliers, qui lui auraient confié:

Un "ours polaire n’a rien à faire dans une baignoire, n’importe où dans le monde, et encore moins dans le Sud de la France" avant d'ajouter "jamais nous n'avons aperçu dans la nature d’ours polaire avec la bave blanche comme sur la vidéo, ce qui doit correspondre à un stress lié à une température excessive".

Marineland se défend de maltraitance

La pétition est "pleine de mensonges qui, s'il étaient vrais, seraient scandaleux" a répondu le directeur général du Marineland, Pascal Picot, à LCI. Le directeur dit avoir "fait faire un constat d'huissier" envoyé à Nicolas Hulot, "qui dit qu'il n'existe pas de grilles", qui mentionne l'existence "d'ombrages disponibles dans les enclos, d'eau de mer à 14 degrés toute l'année, et d'une grotte de glace à 0 degré disponibles toute l'année".

Quant au comportement des ours, il prétend qu'il s'agit d'un "comportement complètement sexuel, qui s'observe dans la nature, quand l'ours veut s'accoupler avec une femelle et que la femelle ne le souhaite pas".
Le responsable du parc marin a également indiqué: "Les ours ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent à un programme d'élevage européen d'espèces en danger et nous ont été confiés. Ils adaptent leur régime alimentaire en fonction de leurs besoins: sur la Côte d'azur, ils n'ont pas besoin de leur couche de graisse pour affronter le froid. Ce comportement s'observe en milieu naturel en été, comme en ce moment en Suède où il a fait 30 degrés. Les ours mangent ainsi moins de poisson gras ou plus de baies".

Concernant le transfert des deux animaux, "C'est assez" mentionne le parc Orsa Rovdjurspark situé en Suède, où l’ourse Hope, fille de Raspoutine, se trouve déjà.

L'association demande finalement d'"interdire à moyen terme la captivité de ces mammifères en France", tandis que la mesure d'interdiction de reproduction des dauphins et des orques en captivité introduite par l'ex-ministre Ségolène Royal a été retoquée par le Conseil d'Etat cette année.

J.B