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Réchauffement climatique: deux tiers des espèces d'Antarctique menacées d'extinction

Un manchot empereur sur la banquise (Photo d'illustration).

Un manchot empereur sur la banquise (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - C. Michel

Deux tiers des espèces d'Antarctique sont menacées d'extinction d'ici 2100 à cause du réchauffement climatique, selon une étude internationale, qui prévoit la quasi-extinction des manchots empereurs.

Les manchots empereurs risquent-ils de disparaître au cours des prochaines décennies? C'est ce que suggère une nouvelle étude internationale repérée par le quotidien britannique The Guardian, qui révèle que deux tiers des espèces animales natives de l'Antarctique sont menacées d'extinction ou de déclin majeur d'ici 2100 en raison du réchauffement climatique.

L'étude, publiée dans la revue scientifique Plos Biology, a été menée en collaboration par une équipe de scientifiques, de défenseurs de l'environnement et d'acteurs politiques provenant de 28 institutions de 12 pays différents.

Plusieurs espèces d'oiseaux menacées

Les manchots empereurs sont l'espèce d'Antarctique la plus menacée d'extinction, selon ces chercheurs, qui s'inquiètent aussi du sort d'autres espèces d'oiseaux marins ou encore les nématodes des sols secs (de petits animaux en forme de ver d'environ 1mm, vivant dans le sol et se nourrissant des racines des plantes).

"Près de 80% des colonies de manchots empereurs devraient être éteintes d'ici 2100 dans l'hypothèse où les émissions de gaz à effet de serre poursuivaient la courbe actuelle des projections scientifiques", a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Dr Jasmine Lee, du British Antarctic Survey.

Outre la possible disparition des manchots empereurs qui "ont besoin de glace pour se reproduire", le réchauffement climatique menace tout un pan d'autres oiseaux marins emblématiques tels que les manchots Adélie. Des espèces moins connues, telles que Scottnema lindsayae (un type de ver à la forme arrondie), sont déjà en déclin.

"La biodiversité soumise à une pression considérable"

"La biodiversité est soumise à une pression considérable en Antarctique", confirme le co-auteur de l'étude, le Dr Aleks Terauds, qui travaille dans la division antarctique australienne du collectif.

"L'Antarctique est très bien protégée par le traité sur l'Antarctique et par le protocole (sur la protection de l'environnement)", estime toutefois Aleks Terauds. "Mais le caractère unique de ce continent, les caractéristiques de sa nature sauvage et son incroyable biodiversité veulent que nous nous efforcions de tout faire pour qu'elle soit le moins touchée possible" par les effets de la crise climatique.

Les chercheurs donnent toutefois des pistes de réflexion pour éviter ce scénario catastrophe. Ils estiment que jusqu'à 84% des êtres vivants présents en Antarctique pourraient être préservées, si le reste du monde privilégiait 10 stratégies (pour un coût de 23 millions de dollars par an) suggérées par l'étude. Aleks Terauds propose notamment de "mieux informer les touristes et les entreprises touristiques, de plus en plus nombreux dans cette partie du monde, sur les zones à éviter" pour ne pas porter préjudice à ces espèces.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV