Les grands singes bientôt menacés d'extinction
Les plus proches cousins de l'homme, les grands singes, sont proches de l'extinction, affirme la spécialiste mondialement reconnue des chimpanzés, Jane Goodall. La scientifique appelle à des mesures pour sauver cette espèce.
"Si nous ne prenons pas de mesures, les grands singes vont disparaître, en raison à la fois de la destruction de leur habitat et du trafic", a expliqué Jane Goodall dans une interview à Nairobi.
La primatologue britannique assure qu'en seulement 50 ans, le nombre de chimpanzés est passé de deux millions à 300.000 au plus, dans un total de 21 pays.
"Si nous ne faisons rien, ils vont certainement disparaître, ou il ne leur restera que de petites poches où ils échapperont difficilement à la consanguinité", s'est-elle inquiété.
L'action de l'homme en cause
Jane Goodall, 80 ans, a passé un demi-siècle à étudier les grands singes dans le Parc National de Gombe, en Tanzanie. Elle est la première scientifique à avoir observé que ces singes utilisaient des outils - comme les hommes.
Le développement humain semble pourtant les mener à l'extinction. Au rythme actuel, l'action des hommes aura touché 90% de l'habitat naturel des grands singes en Afrique, d'ici 2030. Le chiffre est encore plus élevé en Asie, selon une ONG de défense de l'espèce : 99% des habitats des grands singes seront affectés par l'action humaine dans quinze ans.
Selon ces experts, le développement des infrastructures et l'exploitation des ressources naturelles telles que le bois, le minerais, le pétrole ou le gaz sont en cause. Ces actions auraient poussé chimpanzés, gorilles, bonobos et orangs-outans au bord de l'extinction.
L'ensemble des espèces des grands singes figurent désormais sur la liste des espèces menacées. L'Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe certaines d'entre elles "en danger critique" - le dernier stade avant l'extinction à l'état sauvage.
Un signal d'alarme
Pour la scientifique Jane Goodall, l'extinction proche des grands singes traduit aussi une agression plus large: celle de l'homme contre la nature.
"Si nous les perdons (les grands singes), ce sera probablement parce que nous avons également perdu les forêts, et cela aura des conséquence totalement dévastatrices sur le changement climatique", a t-elle affirmé.
"Les gens ont perdu la connexion avec le monde de la Nature", estime Goodall. "On pourrait penser que les créatures les plus intelligentes de la planète penseraient à mieux que de détruire leur seule maison, mais nous détruisons la planète très, très vite".