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Environnement

Le retour de la punaise diabolique, un fléau pour les fruits et légumes

Une punaise diabolique sur une feuille

Une punaise diabolique sur une feuille - Hectonichus - Wikimedia Commons

Depuis le mois d’octobre, 2000 foyers de punaises diaboliques ont été signalés, principalement à Strasbourg, Bordeaux et Paris. Si l’insecte est sans danger pour l’Homme, il est un véritable fléau pour les cultures agricoles.

Elle est grise, recouverte de tâches sur l’abdomen, mesure entre 12 et 17 millimètres et attend le retour des beaux jours pour ressurgir. En nette recrudescence, la punaise diabolique commence à pointer le bout de ses antennes dans les régions où le thermostat grimpe. "En fonction de la météo, on s'attend à une vraie explosion", explique à France 3 régions Jean-Claude Streito, spécialiste de Halyomorpha halys, le nom scientifique de l’insecte.

2000 cas en quatre mois

Plus de 2000 cas ont été rapportés, sur l’application AGIIR, lancée par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), depuis le mois d’octobre 2018, contre une centaine par an en moyenne depuis le lancement de l'enquête. "Difficile de savoir s'il s'agit d'un engouement pour l'application à la suite de la médiatisation ou une explosion de la population", précise Jean-Claude Streito qui indique que d'importants foyers ont été identifiés à Strasbourg, Bordeaux "et surtout Paris".

La punaise diabolique a été découverte pour la première fois en France en 2012, en Alsace. "Elle est connue pour envahir, parfois en très grande quantité, les habitations, en automne, lorsqu’elle recherche des abris pour hiverner", explique l’INRA sur son site Internet. Et c’est un vrai casse-tête pour la déloger, d’autant que lorsqu’on l’écrase, elle dégage une odeur nauséabonde par l’activation de ses glandes odoriférantes.

"On ne s'en débarrassera pas"

Mais pas d’affolement, la punaise asiatique – elle est originaire de Chine – est inoffensive pour l’Homme. En revanche, l’inquiétude est réelle pour les cultures agricoles. "Une analyse du risque phytosanitaire a conclu qu’il s’agissait d’un insecte qui potentiellement pouvait infliger de lourdes pertes à de nombreuses productions agricoles parmi les plus importantes pour la France (arboriculture, viticulture, maraichage)", alerte l’INRA. Friande des fruits et légumes, l’halyomorpha halys pique les fruits pour se nourrir et entraîne ainsi leur pourrissement.

"On ne s'en débarrassera pas", s’inquiète Jean-Claude Streito, qui recommande d’apprendre "à cultiver malgré elle." Soucieux de trouver des solutions, le GIS Fruits a organisé le 5 février dernier un séminaire pour tenter d’endiguer la prolifération de cet insecte. "Biocontrôle, parasitoïdes, lutte physique ou chimique", la lutte contre la punaise diabolique est lancée.

Ambre Lepoivre