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INFOGRAPHIES. Forte chaleur, sécheresse: le mois de septembre montre qu'on "vit le changement climatique"

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Le mois de septembre 2020 s'inscrit dans la droite lignée d'un été déjà marqué par une canicule et une sécheresse exceptionnelle.

Après avoir atteint des records de chaleur mensuels mi-septembre, le neuvième mois de l'année 2020 se termine avec des chutes de neige exceptionnelles pour cette période de l'année. Sur son compte Twitter, le prévisionniste de Météo-France Etienne Kapikian évoque le mois de septembre 2020 comme un "grand écart" :

En 13 jours, la France est passée de son après-midi de septembre le plus chaud jamais observé en moyenne nationale à son 3e après-midi de septembre le plus froid.

D'extrêmement chaud à très froid: le "grand écart" de septembre 2020

Les données de Météo-France sont en effet saisissantes, comme on peut le voir sur l'infographie ci-dessous qui montre l'écart entre les températures de 2020 et les normales de saison sur l'ensemble du mois de septembre. Si l'infographie ne s'affiche pas correctement sur votre navigateur, cliquez ici.

Peu de pluies en septembre 2020, à l'image des dernières années

Le début du mois a d'abord été marqué par une sécheresse, pas forcément exceptionnelle mais tout de même notable. Le changement brutal de météo des derniers jours a cependant permis de réhausser les niveaux de pluviométrie du mois.

On remarque cependant que les pluies sont moins fréquentes d'année en année au mois de septembre. Depuis 2010, seulement un mois de septembre a connu des précipitations plus "abondantes" que d'ordinaire: celui de 2015 (6% de pluie en plus par rapport à la normale). L'infographie ci-dessous illustre cette tendance. Si elle ne s'affiche pas correctement sur votre navigateur, cliquez ici.

Le niveau de précipitation n'est cependant pas l'indicateur météorologique le plus préoccupant du mois de septembre 2020. Selon la climatologue de Météo-France Christine Berne, ce sont les températures très élevées apparues autour du 15 septembre qui doivent retenir notre attention.

"Avec le réchauffement climatique, les mois de juin et septembre ressemblent de plus en plus à des mois d’été, avec des canicules par exemple. La période estivale s’étale au niveau du calendrier. D’ici 20, 30 ans, on aura peut-être des canicules à la fin du mois de septembre ou du mois de mai."

De plus en plus de fortes chaleurs au mois de septembre

Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, le nombre de journée de fortes chaleurs en septembre se multiplie en effet de manière exponentielle. Entre 1951 et 2000, on a enregistré seulement 5 journées de ce type en septembre. Depuis le début du XXIème siècle, on en compte déjà 13, dont 4 pour la seule année 2020. Si l'infographie ne s'affiche pas correctement sur votre navigateur, cliquez ici.

Même si les fortes températures de septembre 2020 restent inquiétantes, il ne faut pas s'attarder uniquement sur ces chiffres. Avec la chute brutale des températures à la fin du mois, la température moyenne mensuelle a baissé. Au final, on a un écart avec la normale de saison de "1,7°C sur le mois" détaille Christine Berne:

+1,7°C sur le mois, ce n’est pas le pire qu’on ai connu. Dans les années 1950, on a atteint les +3°C. Ce qui est marquant aujourd'hui, c’est que la même chose arrive tous les mois. Le niveau des températures est plus élevé que la normale depuis juin 2019. En 2020, on a connu aucun mois frais.

"On vit le changement climatique tous les mois"

Pour la climatologue, le constat est simple: "on vit le changement climatique tous les mois". L'infographie ci-dessous compile les écarts entre la température de chaque mois et la normale mensuelle.

Si la case est bleue, alors le mois a connu des températures plus fraîches que d'ordinaire. Si la case est rouge, alors le mois a connu des températures plus chaudes que prévue. Plus la couleur est vive, plus l'écart est important. Si l'infographie ne s'affiche pas correctement sur votre navigateur, cliquez ici.

Aucune partie du pays n'est épargnée précise la climatologue de Météo-France :

Ces dernières semaines, les fortes températures ont été observées dans un large quart nord-est, qui descendrait jusqu’au centre du pays. Cependant, les côtes sont toujours épargnées par les fortes variations de températures. Il y a également fait plus chaud que d’habitude même si on s’en rend moins compte que dans l’intérieur des terres. En altitude aussi, on note des records de températures.

Et la France est loin d'être le seul pays concerné, rappelle Christine Berne: "ce constat ne vaut pas que chez nous, il vaut partout en Europe".

Louis Tanca Journaliste BFMTV