Etretat: deux éboulements de falaises en moins d'un mois

Une conséquence du réchauffement climatique et de l'élévation du niveau des mers induite.

Une marque de l'érosion croissante du littoral face à la mer. Ce samedi 1er janvier, un pan entier des falaises mythiques d'Etretat s'est effondré sur la plage en contrebas. C'est la seconde fois qu'un tel éboulement se produit à cet endroit en quelques semaines. Une illustration de la montée des eaux, mais également un danger pour les promeneurs.

La roche s'était déjà décrochée le 5 décembre dernier, au niveau de la plage du Tilleul, petite commune à côté d'Etretat. D'immenses blocs de calcaires s'étaient ainsi brutalement retrouvés sur le sable, rapporte franceinfo.

Un arrêté pour interdire les piétons

"C’est la première fois que je vois un éboulement de cette ampleur-là sur la commune. Quatre-vingt-dix mètres de long sur cinquante mètres de large et pratiquement quatre mètres de haut", avait déclaré Raphaël Lesueur, maire du Tilleul, à France 3 Normandie.

En conséquence, Raphaël Lesueur avait alors publié un arrêté pour interdire la circulation des piétons sur la plage, conscient que la falaise pouvait à nouveau s'effondrer.

"Quand on voit les failles, quand on voit toutes les fissures qu'il y a dans la marne, je pense qu'il y a encore beaucoup de risques et qu'il faut faire très attention", poursuit le maire. L'éboulement de ce samedi a été capturé par Adam Caprin, 14 ans, qui se promenait près des falaises avec son grand-père.

Réchauffement climatique

Sur le littoral normand, la mer grignote la côte à une vitesse impressionnante. Selon franceinfo, la falaise recule en moyenne de 20 centimètres par an. Des habitations y sont parfois évacuées face aux près de 60 éboulements recensés par an. A Etretat, il s'agit également de protéger un haut lieu touristique qui accueille des dizaines de milliers de visiteurs chaque année.

"Avec un réchauffement climatique et une élévation du niveau des mers induite, l'attaque des vagues au pied des falaises sera beaucoup plus intense, et donc ce phénomène d'effondrement risque d'être plus fréquent", explique Stéphane Costa, professeur de géographie à l'université de Caen, à France 3.

Salomé Robles