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Climat

Seine: pourquoi la décrue pourrait être longue

La crue de la Seine a atteint ce lundi son plateau de crue, mais le retour à la normale pourrait durer des semaines. Les lacs réservoirs sont presque pleins et de nouvelles pluies pourraient empêcher le fleuve de revenir à un niveau normal.

Les prévisions ont finalement été revues à la baisse. Alors que le niveau de la Seine n'a cessé de monter ces derniers jours, il atteint ce lundi 5,84 mètres, contre près de 6,20 mètres annoncés initialement. Un nouveau chiffre synonyme de bonne nouvelle, alors que plusieurs communes sont inondées et des habitants sinistrés en Ile-de-France. Malgré tout, la décrue risque de prendre du temps.

Pour absorber les fortes précipitations et éviter une crue trop importante, les lacs réservoirs ont été mis à contribution dès le début de l'année. Ces quatre lacs construits en Champagne et en Bourgogne captent une partie de l'eau qui vient gonfler le niveau de la Seine. Sans eux, le niveau Seine serait aujourd'hui 17 centimètres plus haut.

Les lacs déjà pleins en cas de nouvelles pluies

Ils ont donc joué leur rôle jusque là mais sont désormais proches de leurs capacités maximales et leur contribution pour accélérer la décrue sera donc très limitée. Sur les 810 millions de mètres cubes disponibles, ces lacs sont actuellement remplis à 93% ce lundi.

"Et ils vont continuer à se remplir avec l'onde de crue. Ils seront sans doute totalement pleins dans le courant de ces prochains jours. La question c'est, que va-t-il se passer si dans 15 jours on a à nouveau de fortes pluies? La Seine n'aura pas eu le temps de redescendre, on n'aura pas vidé les lacs", explique Marc Hay, journaliste météo sur BFM Paris. 

La montée du niveau de la Seine ne s'est pas faite de façon rapide comme en juin 2016 mais de manière progressive depuis le début du mois de janvier, on parle alors de "plateau de crue". Même si le fleuve se stabilise, il pourrait se maintenir à un niveau plus élevé que la normale pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, sous réserve qu'il ne pleuve pas à nouveau.

De nouveaux débordements pourraient avoir lieu si jamais des précipitations importantes devaient tomber dans les prochaines semaines. "Les lacs sont remplis à hauteur de 730 millions de mètres cubes, normalement ce niveau là on l'a début mars. On est très en avance sur le remplissage des lacs", ajoute Marc Hay. Sans baisse significative du fleuve, cette crue pourrait aussi avoir des conséquences au printemps.

Carole Blanchard