Sécheresse: un viticulteur des Pyrénées-Orientales implore la pluie par une procession

Face à la sécheresse historique de ces derniers mois, un agriculteur des Pyrénées-Orientales a décidé de remettre à l'ordre du jour une tradition ancestrale. En priant le Saint-Gaudérique, il espère ainsi que la pluie tombera sur les cultures.

Aux grands maux, les grands remèdes. Alors que comme d'autres départements de l'Hexagone, les Pyrénées-Orientales connaissent une sécheresse inédite depuis 1959 - en 6 mois, seulement 10 millimètres de pluie sont tombés - un viticulteur du département a décidé de remettre à l'ordre du jour une tradition ancestrale qui n'avait pas eu lieu depuis 150 ans.

Comme l'explique le journal local L'Indépendant, Georges Puig a demandé au premier vicaire de la cathédrale de Perpignan, l'abbé Christophe Lefebvre, de prier avec lui le saint des agriculteurs, Gaudérique, historiquement sollicité pour faire tomber la pluie.

"Il ne reste plus qu'à prier"

Il y a un mois déjà, les deux compères se sont donc retrouvés à genoux devant le retable de Saint-Gaudérique, afin de l'implorer de faire tomber la pluie. Sans succès: le saint a semblé sourd aux prières. L'agriculteur a donc décidé d'employer les grands moyens.

Samedi 18 mars, les reliques de Gaudérique seront ainsi exhibées en procession depuis la cathédrale jusqu'au lit de la Têt, le fleuve qui traverse la ville. Une tradition wisigothique.

"J'ai des réunions quasiment tous les jours avec les autorités sur le problème de l'eau, explique George Puig à L'Indépendant.

"On peut en faire autant qu'on veut, il n'y a plus d'eau ni à Vinça, ni aux Bouillouses - et c'est très grave -, et les réserves de Villeneuve-de-la Raho ne tiendront pas longtemps.

Les restrictions préfectorales sont déjà comparables à celle du plein été. S'il n'arrive pas un déluge pendant 3 jours, on ne s'en sortira pas. Il ne reste plus qu'à prier."

Lola Dhers