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"Sécheresse permanente", vents violents... Pourquoi des incendies touchent le sud de la France en mars

La Corse et la Côte d'Azur ont enregistré un nombre de départs de feu exceptionnel pour la saison. Une situation notamment causée par la sécheresse, la présence de vents violents et le passage d'une tempête.

Des incendies en plein hiver. En raison d'une sécheresse exceptionnelle pour cette période de l'année, le sud-est du pays connaît des phénomènes météorologiques inhabituels pour des mois de février-mars, dont le passage de la tempête Larisa.

Pour la seule journée de vendredi, 25 départs de feu ont été signalés sur la Côte d'Azur et en Corse. Ces incendies ont été notamment causés par des vents violents, enregistrés entre 150 et 200 km/h.

La Haute-Corse et la Corse du Sud restent placées ce samedi en alerte orange vent violent par Météo-France. "Le Libeccio reste très fort à violent sur le nord, de la Balagne au Cap Corse, où il continue à souffler en rafales de 120 à 150 km/h, 150 à 170 sur le Cap et son relief", indique l'institut de prévisions.

Une "sécheresse permanente"

À Spéracèdes, au nord de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, deux départs de feu auraient été causés par la chute de lignes électriques.

"On paye la sécheresse permanente", déplore auprès de BFMTV le commandant Olivier Heuse, pompier du SDIS des Alpes-Maritimes.

"Les températures sont élevées et en plus (avec) le vent violent, c'est sûr que la situation est préoccupante", estime le pompier. Il assurait vendredi soir à notre micro que les incendies "(étaient) pour l'heure fixés".

"Une tempête exceptionnelle"

"On a des sols déjà très secs", abonde Guillaume Séchet, notre spécialiste météo et climat.

Les déficits de pluies sont en effet marqués depuis au moins plusieurs semaines. À Nice, dans les Alpes-Maritimes, seulement 5 jours de précipitations ont été enregistrés depuis le début de l'année. C'est seulement un de plus à Cannes.

"À cela s'ajoute une tempête également exceptionnelle", souligne notre expert. Le vent a soufflé à 175 km/h à Grasse et jusqu'à 199 km/h à Cap Sagro, au nord de Bastia.

Ces vents sont par ailleurs très secs, il faisait 23°C à Nice vendredi avec seulement 15% d'humidité relevé.

Une vingtaine d'hectares brûlés

La présence des vents forts complique en plus le travail des pompiers. "On peut espérer qu'avec la levée du jour et les vents actuels qui semblent moins violents vont peut-être permettre à notre hélicoptère bombardier d'eau de décoller", appelle le commandant.

145 pompiers étaient mobilisés vendredi pour éteindre le feu qui a menacé quelques instants la prison de Grasse. L'incendie a ravagé une vingtaine d'hectares et 4000 personnes ont été privées de courant vendredi en fin d'après-midi.

2000 personnes sans électricité dans le Var

La tempête s'est ensuite dirigée vers la Corse. Des bourrasques ont atteint 200 km/h près de Bastia, en Haute-Corse. Des mesures de sécurité ont donc été instaurées.

"Le port de Bastia reste fermé. L'interdiction d'utilisation du feu reste en vigueur. Les manifestations culturelles et sportives sont interdites", indique à BFMTV le préfet de Haute-Corse Michel Prosic.

Dans le Var, 2000 personnes ont subi des coupures de courant en raison des vents. Une vingtaine de départs de feu ont été signalés.

Juliette Desmonceaux