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Réchauffement: la présidente du Haut conseil pour le Climat appelle l'État à "passer à l'action"

En France, "il y a des avancées, mais on n'est pas sur la voie pour atteindre nos objectifs et répondre vraiment au réchauffement climatique", a estimé sur BFMTV la climatologue Corinne Le Quéré.

La France se fait taper sur les doigts. Après la publication mercredi du rapport du Haut Conseil pour le Climat, pointant du doigt des efforts insuffisants dans la lutte contre le réchauffement climatique, le Conseil d'État a rendu une décision jeudi dans laquelle il enjoint au gouvernement "de prendre des mesures supplémentaires avant le 31 mars 2022", concernant la réduction des émissions de gaz à effets de serre.

"Il y a des avancées, la baisse en émissions s'est accentuée, mais on n'est pas sur la voie pour atteindre nos objectifs et répondre vraiment au réchauffement climatique pour stabiliser le climat et être à la hauteur de l'ambition", résume ce vendredi sur BFMTV la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le Climat.

Des efforts "incontournables" dans les transports

La climatologue estime qu'il est "vraiment important que le gouvernement réagisse". D'autant qu'on "connait déjà les mesures, les politiques que l'on doit mettre en place": en France "les transports c'est le secteur le plus émetteur, donc par exemple l'électrification de l'automobile c'est incontournable", et "on n'en fait pas assez", déroule-t-elle.

Pour encourager la baisse de l'énergie carbonée, Corinne Le Quéré appelle l'État à mettre en place des subventions pour l'électrique, des bornes de chargement, mais aussi à demander aux entreprises de changer leurs modes de production, former des emplois dans le secteur, de nouvelles filières, ou encore de promouvoir les transports en commun, le vélo ou même la marche.

Mais pour cela, "il faut que le gouvernement envoie des signaux très clairs, pour que les entreprises, les individus s'engagent et fassent les bons choix pour se sortir complètement des énergies fossiles".

Deux tiers des Français "fortement affectés"

La France a, de plus, de nouveaux accords à tenir avec l'UE, qui a porté l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, "incluant les émissions et les absorptions, à au moins 55 % en 2030 par rapport à 1990". "La France n'est pas toute seule, elle agit au sein de l'Union européenne pour ses objectifs climatiques, plus de 100 pays se sont engagés pour cet objectif de neutralité carbone", rappelle Corinne Le Quéré.

"On a des mots, des engagements, et maintenant il s'agit de passer à l'action", insiste-t-elle, car "deux tiers des Français sont fortement affectés par le changement climatique, cela affecte les biens, les infrastructures, les individus..." "Clairement il y a une réaction à avoir."

Interrogée sur la popularité de mesures sur le climat moins d'un an avant la présidentielle, Corinne Le Quéré souligne qu'avec "ce rapport du conseil d'État, on voit bien qu'il y a une grande demande de la population pour répondre aujourd'hui au réchauffement climatique, particulièrement des jeunes, et cela ça compte dans une élection".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV