BFMTV
Climat
Alerte info

Pour les experts du Giec, les années chaudes d'aujourd'hui seront parmi les plus fraîches dans une génération

Fortes chaleurs à Paris (photo d'illustration).

Fortes chaleurs à Paris (photo d'illustration). - Denis Charlet - AFP

D'après le dernier rapport du Giec, le monde actuel sera plus frais que celui de demain. Les années considérées comme chaudes aujourd'hui feront partie des années les plus fraîches dans une génération.

La synthèse de neuf années de travaux du Giec sur le climat sonne lundi comme un rappel brutal de la nécessité pour l'humanité d'enfin agir radicalement au cours de cette décennie cruciale pour s'assurer "un futur vivable".

"Les années les plus chaudes que nous avons vécues jusqu'à présent seront parmi les plus fraîches d'ici une génération", résume pour l'AFP Friederike Otto, coautrice de la synthèse, qui représente cette réalité par un graphique coloré de rouge plus ou moins foncé.

Réduire les émissions pour ne pas aggraver la situation

"Certaines choses sont plus faciles à faire accepter aux gouvernements lorsque c'est dans les infographies" plutôt qu'explicitement dans le texte, explique-t-elle.

Les huit dernières années ont déjà été les plus chaudes jamais enregistrées au niveau mondial. À l'avenir, elles compteront donc parmi les plus fraîches du siècle, quels que soient les niveaux d'émissions de gaz à effet de serre.

Ce constat souligne la nécessité de mener de front les efforts d'adaptation au changement climatique et ceux de réduction des émissions pour ne pas l'aggraver encore plus.

1,5°C dès 2030-2035

Le réchauffement climatique atteindra 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle dès les années 2030-2035, prévient le Giec, alors que la température a déjà grimpé de près de 1,2°C en moyenne.

Cette projection est valable dans presque tous les scénarios d'émissions de gaz à effet de serre de l'humanité à court terme, compte tenu de leur accumulation depuis un siècle et demi.

Les émissions de CO2 qui émaneraient des infrastructures fossiles existantes, si elles ne sont pas équipées de moyens de captage, suffiraient à elles seules à faire basculer le monde vers les 1,5°C.

Mais "des réductions profondes, rapides et prolongées des émissions (...) conduiraient à un ralentissement visible du réchauffement mondial en environ deux décennies", écrit aussi le groupe de scientifiques pour le compte de l'ONU.

"Ce rapport de synthèse souligne l'urgence à prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons toujours assurer un futur vivable pour tous", insiste le président du Giec, Hoesung Lee.

T.P. avec AFP