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Climat

La production de miel "beaucoup moins" importante à cause de la sécheresse

Après une année 2022 "plus que médiocre", les apiculteurs s'inquiètent de la baisse de leur production de miel et du manque de fleurs.

Ce sont "vraiment des pluies insignifiantes" qui tombent dans l'Hérault, s'inquiète un apiculteur sur BFMTV. Avec "cinq ou six millimètres sur les deux jours", le compte n'y est pas: cette année encore, les apiculteurs redoutent la sécheresse, qui enduit un nombre de fleurs insuffisant pour permettre aux abeilles de se nourrir, et donc une baisse de la production de miel.

"Il faut des pluies significatives, quand même, pour faire un bon arrosage de la nature", alors que la végétation souffre dans ce département du sud de la France. La fleur, "la matière première qui va donner son nectar et ses protéines", est indispensable, mais elle manque, déplore l'apiculteur.

Modèle économique "en danger"

Et cela a une conséquence dans toute la chaîne de production, "l'abeille avoir des carences, et donc va souffrir de toutes ces carences". Au tour alors de l'apiculteur de "souffrir", faute de pouvoir produire du miel. "C'est le modèle économique qui va être en danger".

Mais une vingtaine de départements sont déjà en vigilance sécheresse en France.

Le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé, au salon de l'Agriculture, un "plan de sobriété" sur l'eau, évoquant "la fin de l'abondance", sur fond de déficit de pluies record à l'échelle nationale.

L'apiculteur espère donc un printemps pluvieux, afin de sauver la production cette année, après une année 2022 déjà compliquée.

Une récolte en deçà des espérances en 2022

Mais pour l'homme installé entre Béziers et Montpellier, cette année peut ressembler à l'année précédente. En 2022, "on a eu une forte sécheresse et de grosses chaleurs, donc (...) on a fait beaucoup moins de miel que ce que l'on pouvait faire", a-t-il regretté.

En 2022, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) avait estimé la récolte de miel "entre 12.000 et 14.000 tonnes", la qualifiant d'"année très compliquée", malgré une "bonne sortie d'hivernage laissant pressentir une très belle année". C'était sans compter sur la sécheresse.

"Dans le Sud, confronté très tôt au manque de pluie, les récoltes précoces (...) ont été plus que médiocre", indiquait l'Unaf en octobre 2022.

Et dès mai, "et pour de longs mois, la sécheresse sévissait quasiment sur l'ensemble du territoire". Une situation que les apiculteurs espèrent ne pas voir se renouveler en 2023, alors que la France doit importer près de la moitié du miel qu'elle consomme.

M.L