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Climat

La conférence sur le climat aura lieu à Paris en 2015, "bon courage!"

Les ONG ont claqué la porte, jeudi, de la conférence sur le climat à Varsovie.

Les ONG ont claqué la porte, jeudi, de la conférence sur le climat à Varsovie. - -

La conférence de Climat devrait s'achever vendredi sans réelle avancée. En 2015, Paris devra surmonter les désaccords et parvenir à un accord ambitieux.

La conférence internationale sur le climat s'achève vendredi à Varsovie. Et à quelques heures de la clôture du sommet, tout porte à croire qu'elle n'aura permis aucune avancée. Une décision a d'ores et déjà été annoncée vendredi matin: la France a été officiellement nommée pays hôte de la conférence en 2015. Une résolution qui n'était pas difficile à prendre, puisqu'elle était la seule candidate.

"L'un de ceux qui sont présents ici me disait ce matin: c'est vrai que vous étiez seuls candidat, ce qui rend la décision plus facile, et il ajoutait 'bon courage!', cela donne la mesure de la tâche...", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, vendredi matin.

L'objectif de la conférence de Varsovie, qui s'est ouverte le 11 novembre, était de parvenir à mettre sur la table une feuille de route pour parvenir en 2015 à l'accord le plus ambitieux jamais conclu sur la lutte contre le changement climatique. Retour sur les échecs de cette conférence.

La Pologne, un hôte peu investi

Alors que les centrales à charbon couvrent aujourd’hui 95 % des besoins énergétiques de la Pologne et que Varsovie ne cache pas non plus son intention de s’appuyer sur le gaz de schiste qui fait hurler les écologistes, la conférence sur le climat aurait pu rêver d'un meilleur hôte. Preuve de la légèreté des organisateurs, un sommet des industriels du charbon se tenait en parallèle à Varsovie, lundi et mardi.

Et enfin, la situation intérieure polonaise a ajouté un peu plus de confusion. La 19ème conférence de l'ONU sur le climat est présidée par un ministre débarqué. En effet, le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé mercredi un remaniement gouvernemental impliquant le départ du ministre de l’Environnement Marcin Korolec, en pleine conférence. Il a été remplacé immédiatement par Maciej Grabowski qui immédiatement annoncé que l'exploitation du gaz de schiste en Pologne allait être "sa priorité".

Opposition Nord Sud

L'immobilisme polonais n'est qu'une épine parmi d'autres. L'opposition entre les pays émergents et les pays industrialisés explique une nouvelle fois les difficultés à avancer. Arguant des difficultés rencontrées depuis la catastrophe de Fukushima, le Japon tourne le dos à au protocole de Kyoto. Le gouvernement a décidé de revoir ses objectifs sur les gaz à effet de serre. Au lieu de les réduire de 25% d'ici 2020, il a annoncé qu'il visait désormais une réduction de 3,8%.

L'Australie a choisi de ne pas envoyer son ministre de l'Environnement à Varsovie. Canberra vient en effet d'abroger les outils de lutte contre le réchauffement mis en place par les travaillistes, dont l'emblématique taxe carbone.

L'aide financière toujours pas concrétisée

Autres points durs des négociations: l'aide financière des pays du Nord à ceux du Sud pour faire face au changement climatique, et la création d'un mécanisme pour régler les "pertes et dommages" subis par ces derniers.

Des progrès étaient notés sur le lancement opérationnel du Fonds vert, par lequel devrait transiter une partie des 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020.

La mobilisation de ces fonds, qui ne s'est toujours pas concrétisée, est l'un des grands points de crispation avec les pays en développement qui soupçonnent les pays du Nord de vouloir se dérober à leurs engagements. Le G77, groupe qui rassemble les pays en développement, veut que la première capitalisation du Fonds vert, qui doit intervenir mi-2014, porte sur 20 milliards de dollars.

Excédées, les ONG claquent la porte

Jeudi, Greenpeace, WWF, Oxfam, les Amis de la Terre Europe et d’autres ONG ont annoncé qu’elles quittaient la conférence, une journée avant sa clôture officielle. Une première. Jamais encore des participants avaient préféré quitter la table des négociations. "Nous n’abandonnerons pas […] mais Varsovie n’a simplement pas été à la hauteur", a déclaré le directeur de Greenpeace international.

L'année prochaine, Lima essaiera d'être à la hauteur, avant le tour de Paris en 2015.