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Climat

COP21: 12 pays se sont soustraits à tout engagement pour le climat

Un invité de la Cop21 contemple une projection du globe terrestre, le 30 novembre.

Un invité de la Cop21 contemple une projection du globe terrestre, le 30 novembre. - Alain Jocard - AFP

Quelque 196 contributions de pays étaient attendues au 1er octobre. Seules 183 ont été rédigées. A l'origine de ces défections, des situations très diverses, certaines relevant de la volonté de retarder l'abandon des énergies fossiles.

Tous, 195 pays et l'Union européenne, signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) avaient promis de remettre au 1er octobre leur contribution climat pour la COP21. Le but était que chacun, en préambule aux négociations de la conférence, s'engage au niveau national ou européen en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, cause première du réchauffement climatique. Avec la limite d'une augmentation maximum de 2° Celsius en ligne de mire. Mais 12 pays ne l'ont pas fait, se soustrayant ainsi à tout engagement pour le climat. 

A eux seuls, comme le rappelle Le Monde, les 12 réfractaires ne représentent que 2,2% des émissions de gaz à effet de serre. Le groupe est très hétérogène: le sultanat de Brunei, la Corée du Nord, la Libye, le Népal, le Nicaragua, le Panama, Saint-Christophe-et-Niévès, la Syrie, le Timor-Oriental, les Tonga, l’Ouzbékistan et le Venezuela.

Les exportateurs pétroliers traînent des pieds

Ce n'est pas une surprise, les pays les plus hostiles au changement de paradigme vers l'utilisation d'énergies propres et renouvelables sont eux-mêmes producteurs d'énergie fossile. Le Venezuela, qui contribue tout de même pour 0,83% des rejets carbonés mondiaux, est ainsi membre de l'OPEP (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole).

La mauvaise volonté affichée de ce pays, dont la délégation s'est plainte d'un mauvais accueil au Bourget, ne saurait être mise sur le même plan que celle de nations frappées par les guerres ou les catastrophes naturels: séisme au Népal (8.000 morts fin avril), guerre en Syrie et en Libye.

Ce n'est pas un hasard, les derniers à avoir apporté leurs contributions sont aussi de gros exportateurs d'hydrocarbures. Ainsi, le Qatar, l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Angola ou le Nigeria.

Il n'en reste pas moins vrai que l'obtention de 183 promesses chiffrées est pour reprendre les mots de Laurent Fabius un "succès considérable". Ce sont "près de 95% des émissions" mondiales qui sont couvertes par ces engagements en faveur du climat. Suffiront-elles à rester sous la barre d'une augmentation maximum de 2°C de la température globale? Sans doute pas. Mais, soulignait encore le ministre des Affaires étrangères, "elles nous éloignent du risque des 5 ou 6 degrés" et de conséquences cataclysmiques pour notre environnement.

D. N.