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Canicule: pourquoi cet épisode de chaleur exceptionnellement tardif pourrait devenir la norme

En France, les canicules surviennent principalement entre début juillet et mi-août. Mais depuis le début du XXIe siècle, les vagues de chaleurs tardives sont plus récurrentes et pourraient se multiplier d'ici 2050 en raison du réchauffement climatique.

La France va connaître un nouveau coup de chaud estival ces prochains jours, qui s'annonce comme le plus important de l'été, avec 19 départements déjà placés vendredi en vigilance orange canicule par Météo France. Les températures devraient largement dépasser les 35°C en Occitanie, en Provence et dans la vallée du Rhône sur la fin de semaine et le début de la semaine prochaine s'annonce également très chaud.

Les températures prévues en France le dimanche 20 août 2023
Les températures prévues en France le dimanche 20 août 2023 © BFMTV

Il pourrait s'agir d'un des épisodes de chaleur les plus tardifs qu’a connus la France avec un tel niveau d'intensité lors d’une fin de saison estivale, selon Météo France.

Vers un record pour une fin d'été?

L'organisme météorologique souligne sur son site qu'en France métropolitaine, les canicules surviennent "principalement entre début juillet et mi-août", même si "elles peuvent également survenir en dehors de cette période". Une canicule est un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée (au moins 3 jours), selon Météo France.

Ce coup de chaud pourrait établir un record. Météo France affirme que "l’indicateur thermique national maximum enregistré après un 15 août date du 19 août 2012 et s’élève à 26,4 °C". Or, selon les prévisions de l'organisme, il "pourrait atteindre plus de 27 °C durant la journée de mardi ce qui constituerait une valeur inédite de chaleur pour une fin d’été météorologique".

Un épisode en lien avec un dôme de chaleur

Cet épisode s'explique par la mise en place d'un dôme de chaleur en fin de semaine. Ce terme désigne une zone de haute pression qui "reste au-dessus de la même région pendant des jours, voire des semaines, emprisonnant de l'air très chaud en dessous - un peu comme un couvercle sur une casserole", selon le site de la Royal Meteorological Society, l'association britannique des professionnels de la météorologie.

Celle-ci explique aussi que certaines études suggèrent que le jet stream, un rapide vent d'ouest, s'affaiblit en raison du réchauffement climatique, ce qui permet aux anticyclones bloquants de dominer.

"L'augmentation des phénomènes météorologiques bloquants signifie que les vagues de chaleur seront plus fréquentes, dureront plus longtemps et seront plus intenses", affirme la Royal Meteorological Society.

Des températures élevées en fin d'été de plus en plus fréquentes

Le réchauffement climatique a également un effet sur la longueur des saisons propices aux événements climatiques extrêmes. Selon Météo France, six épisodes de vague de chaleur ont été constatés après le 15 août depuis 1947 en France. Ils ont tous eu lieu après 2000: ces épisodes datent de 2001, 2009, 2011, 2012, 2016 et 2017.

Pour la vague de chaleur de la fin de l'été 2016, l'observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), un organisme public, indique dans un rapport publié en 2019 qu'"une analyse à partir des simulations climatiques montre que de telles températures sont extrêmement peu probables sans la modification du climat induite par les activités humaines".

"Elle montre aussi que dans le futur des températures aussi élevées entre le 16 août et le 15 septembre seront fréquentes", ajoutent les auteurs du rapport.

Dans un autre rapport, publié en juin 2023, l'Onerc explique si les vagues de chaleurs pourraient être plus précoces ou plus tardives d'ici 2050, "ces prévisions dépendront en partie des politiques de lutte contre le changement climatique".

Sophie Cazaux