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Climat

175 pays ont signé l'accord de Paris sur le climat

L'accord pour le climat est signé par 175 pays ce vendredi à l'ONU. François Hollande a annoncé que le parlement français devait ratifier l'accord avant l'été.

Au moins 175 pays se sont réunis ce vendredi à New York pour signer un accord international destiné à ralentir le réchauffement de la planète, avec l'espoir de maintenir l'élan donné par la conférence de Paris en décembre. François Hollande a été le premier à apposer la signature de la France, suivi par la Chine et les Etats-Unis, principaux pollueurs de la planète.

"C'est un moment d'histoire", a déclaré à l'ouverture de la séance de signature le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n'avait signé un accord international en une seule journée", a-t-il ajouté. Le précédent record datait de 1982, quand 119 pays avaient paraphé la Convention de l'ONU sur le droit de la mer.

François Hollande a ensuite pris la parole, se félicitant d'une "réussite" après la "journée historique" du 12 décembre 2015, date à laquelle le consensus à été trouvé à Paris.

"Nous devons aller plus loin que les promesses, que les engagements pris", a-t-il néanmoins tenu à rappeler.

"Je m'engage à ce que le plus vite possible un prix du carbone puisse être fixé en France en Europe et dans le monde", a avancé le président Français, pays hôte de la Cop21 en novembre dernier. Le chef de l'Etat a assuré que le parlement devrait ratifier l'accord "d'ici l'été". "Il faut aller plus vite, encore plus vite le temps presse", a-t-il martelé, appelant le monde à traduire l'accord en "actes". Il a souhaité que l'Union européenne "donne l'exemple" en ratifiant l'accord de Paris "d'ici la fin de l'année". François Hollande a été le premier à parapher solennellement le texte.

Obama, Poutine et Xi Jinping absents

Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement étaient présents au siège de l'ONU pour cette signature. Mais les dirigeants de pays grands pollueurs, le président américain Barack Obama, son homologue russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping, ou encore le Premier ministre indien Narendra Modi n'étaient pas là.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff, menacée de destitution, a fait le voyage. Elle devrait en profiter pour dénoncer devant ses pairs le "coup d'Etat" dont elle s'estime victime de la part du Parlement brésilien. Côté célébrités, l'acteur Leonardo DiCaprio, ambassadeur de bonne volonté auprès des Nations unies, chargé des questions environnementales, s'est efforcé de galvaniser les énergies. 

"Le monde nous regarde (...) le temps est venu d'une action sans précédent" pour promouvoir les énergies propres, a lancé l'acteur aux dirigeants mondiaux. "Notre planète ne pourra pas être sauvée si nous n'abandonnons pas les énergies fossiles", a-t-il ajouté, déclenchant des applaudissements. 

Après les signatures, les ratifications

Mais la signature n'est qu'une première étape. L'accord n'entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre l'auront ratifié, ce qui pourrait intervenir dès 2017. Ban Ki-moon souhaite que les pays s'engagent vendredi à le ratifier rapidement, afin de "faire comprendre aux gouvernements et au monde des affaires qu'il est temps d'intensifier l'action sur le climat".

Car le temps presse. Le mois dernier a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré, selon les météorologues américains. Et ce record de température a été battu pendant onze mois consécutifs, une série inédite en 137 ans de relevés. L'accord de Paris engage ses signataires à limiter la hausse de température "bien en-deçà de 2°C" et à "poursuivre leurs efforts" pour limiter cette hausse à 1,5°C. Cet objectif très ambitieux demandera une volonté soutenue et des centaines de milliards de dollars pour assurer la transition vers des énergies propres. Le texte de l'accord reste ouvert pendant un an à la signature des 195 pays qui l'ont négocié.

A. D. avec AFP