BFMTV
Environnement

Cargo à la dérive: "On a plusieurs jours avant qu'il n'arrive à la côte"

Le cargo Modern Express est à la dérive depuis trois jours dans le golfe de Gascogne. Vendredi, la première tentative de remorquage a échoué. Une nouvelle opération devrait avoir lieu samedi matin.

La première tentative de remorquage du Modern Express, un cargo à la dérive dans le golfe de Gascogne, au large de la Rochelle, a échoué ce vendredi. Louis-Xavier Renaux, capitaine de frégate et porte-parole de la préfecture maritime, installée à Brest, a livré dans la soirée sur BFMTV plus de détails sur le déroulement de cette opération périlleuse, et sur la nouvelle tentative qui devrait avoir lieu samedi matin. Interview.

La première opération de remorquage n'a pas fonctionné. Êtes-vous déçu ce soir?

Nous avions envisagé les difficultés que nous pourrions avoir dans une tentative de passage de remorque. Cet après-midi, les personnes (quatre hommes, Ndlr) ont pu monter à bord. Ils ont atteint la plage avant, l'endroit qui permet ensuite de passer les lignes de remorque. Dans un premier temps il a fallu passer une ligne de passage qui est une ligne légère et permet ensuite de tirer la remorque vers le cargo.

La ligne de passage a pu être mise en place. Mais nous avions une forte houle, et des mouvements des deux bateaux qui étaient importants. Ça a fait une forte traction sur cette ligne légère qui a rompu. Lorsqu'elle a rompu, il n'y avait plus suffisamment de temps avant la tombée de la nuit et donc il a fallu que les personnes sortent du bateau.

Qu'est-ce qui va se dérouler dans les prochaines heures?

Pour l'instant, nous sommes revenus à la situation qui était celle de ce matin, c'est-à-dire le cargo qui continue à dériver avec une gîte forte mais stable, entre 50 et 70 degrés. Et il est toujours entouré des bâtiments, des remorqueurs qui sont sur place et sécurisent la zone.Nous allons étudier cette nuit le déroulement des opérations de cet après-midi pour voir comment ça s'est passé et tenter une nouvelle prise de remorque demain matin.

Pour vous, qu'est-ce qui est le plus difficile dans cette situation?

C'est bien le mouvement du bateau qui est fortement incliné, qui a des parois très lisses. Monter à bord et progresser, ça revient à faire de l'escalade sur un mur qui bouge, de plusieurs mètres, avec une houle de quatre mètres. C'est forcément très compliqué.

Que va-t-il se passer si vous n'arrivez pas à le remorquer?

Si on ne parvient pas à le remorquer, il continuera à dériver. Actuellement, il dérive lentement, il dérive à un noeud. Ça fait 1 à 1,5 km par heure. Et il est à 270 kilomètres de la côte. On a plusieurs jours avant qu'il arrive à la côte. Ça laisse encore le temps de trouver la bonne tentative.

Ce bateau transporte du bois. Y a-t-il des risques de pollution si il venait à s'échouer?

La cargaison en elle-même n'est pas dangereuse, effectivement c'est du bois. Mais bien sûr il a du gazole de propulsion, 300 tonnes environ. Le risque de pollution réside dans une fuite de ce gazole. Pour l'instant il n'y en a pas. S'il s'échouait, ça pourrait être le cas.

Il y a une inconnue, c'est la météo. Est-ce que cela vous inquiète?

La météo va se dégrader dans la journée de demain. On devrait pouvoir faire une tentative demain matin. Effectivement l'état de mer va se durcir dans le week-end, et il devrait à nouveau devenir plus calme à partir de lundi.

V.R.