BFMTV
Environnement

Bretagne: enquête ouverte sur la ferme aux 12.000 cochons jugée "dangereuse" par un collectif

Une porcherie (illustration)

Une porcherie (illustration) - DAMIEN MEYER / AFP

Un collectif d'opposants considère que le projet d'extention de la porcherie aura "des conséquences lourdes pour la santé de la population du secteur".

Le parquet de Brest a ouvert une enquête visant l'extension d'une porcherie de 12.000 cochons à Landunvez (Finistère) à la suite d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" déposée par un collectif d'opposants.

Le procureur Camille Miansoni a indiqué avoir ouvert cette enquête "pour vérifier les faits dénoncés", confirmant une information du quotidien régional Le Télégramme.

Le préfet du Finistère avait annoncé le 9 novembre avoir signé l'arrêté régularisant l'extension de cette exploitation agricole, à l'issue d'une nouvelle enquête publique.

Un risque de "conséquences lourdes pour la santé"

Dans une plainte contre X consultée par l'AFP, le collectif "Stoppons l'extension d'Avel Vor" pointe notamment "la production de lisier de cette extension" qui "génère une pollution de l'air non visible mais aux conséquences lourdes pour la santé de la population du secteur".

"L'impact sur la qualité de l'eau du territoire est déjà visible et met en péril la santé de la population du secteur", écrivent également les opposants, en dénonçant notamment des "infractions au code de l'environnement", "un délit de pollution des eaux" ainsi qu'une "mise en danger délibérée de la personne d'autrui"

Près de 800 personnes ont signé cette plainte, selon Laurent Le Berre, président de l'Association pour la protection de la côte des légendes (APPCL). "C'est une sorte d'action de groupe", a-t-il précisé à l'AFP.

Plages fermées, eau dégradée, pollution de l'air... Les opposants dénoncent les multiples nuisances liées à cet élevage, qui viennent s'ajouter, selon eux, à celles des élevages voisins, dégradant l'environnement de cette petite commune littorale.

Un avis défavorable en 2015

Une première enquête publique menée en 2015 avait émis un avis défavorable à l'extension de cette "méga-porcherie". Mais le préfet de l'époque l'avait néanmoins autorisée en avril 2016.

Saisie par les opposants, la justice administrative a annulé l'arrêté d'extension en première instance et en appel, en 2019 et 2021. Mais la porcherie était alors déjà agrandie, produisant 27.000 porcs charcutiers par an dans une commune d'à peine 1500 habitants, en vertu d'une autorisation préfectorale provisoire.

Une nouvelle enquête publique menée au printemps 2022 avait en outre donné un avis favorable au nouveau dossier déposé par cet élevage baptisé Avel Vor ("vent de la mer" en breton).

T.P. avec AFP