BFMTV
Environnement

9 habitants de la planète sur 10 respirent un air trop pollué

La ville de Pékin sous son brouillard de pollution (photo d'illustration)

La ville de Pékin sous son brouillard de pollution (photo d'illustration) - AFP

L'Organisation mondiale de la santé sonne l'alarme. Selon un rapport publié ce mardi, 92% de la population mondiale vivent dans des endroits où la qualité de l'air est insuffisante. Et même dangereuse.

C'est un chiffre effrayant. Neuf habitants de la planète sur dix vivent dans des lieux où la qualité de l'air extérieur ne respecte pas les limites fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon un rapport publié ce mardi.

"Une action rapide pour faire face à la pollution atmosphérique est nécessaire d'urgence", a déclaré Maria Neira, directrice du département Santé publique à l'OMS. "Il existe des solutions, notamment des systèmes de transports plus viables, la gestion des déchets solides, l'utilisation de poêles et de combustibles propres pour les ménages ainsi que les énergies renouvelables et la réduction des émissions industrielles."

Un risque grave pour la santé

Le rapport s'appuie sur des données provenant de 3.000 lieux à travers le monde, essentiellement des villes. Il a été élaboré en collaboration avec l'Université de Bath au Royaume-Uni. Il conclut que 92% de la population mondiale vit dans des endroits où la qualité de l'air ne correspond pas aux niveaux fixés par l'OMS.

En cause: les particules fines. Les PM2.5 comprennent des polluants comme le sulfate, les nitrates et le carbone noir, qui pénètrent profondément dans les poumons et dans le système cardiovasculaire, ce qui représente un risque grave pour la santé humaine. Les niveaux de pollution de l'air ambiant sont "particulièrement élevés" en Méditerranée orientale, dans l'Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental. 

Modes de transport inefficaces et combustion des déchets

L'OMS compte parmi les principales sources de pollution de l'air "les modes de transport inefficaces, les combustibles ménagers, la combustion des déchets, les centrales électriques alimentées au charbon et les activités industrielles". 

Grâce à ces nouvelles données, les experts espèrent encourager les États à faire davantage d'efforts pour réduire la pollution de l'air intérieur et extérieur alors qu'en septembre 2015 les dirigeants du monde ont fixé une cible dans les objectifs de développement durable consistant à réduire nettement d'ici à 2030 le nombre de décès et de maladies dus à la pollution de l'air.

Trois millions de décès par an

L'enjeu est considérable. Quelque trois millions de décès par an sont liés à l'exposition à la pollution de l'air extérieur, selon l'OMS. Selon des estimations de 2012, 6,5 millions de décès -soit 11,6% des morts dans le monde- étaient associés à la pollution de l'air extérieur et intérieur. En France, les particules fines sont responsables de 9% de la mortalité.

Si aucune mesure rigoureuse n'est prise, la pollution de l'air pourrait même entraîner 6 à 9 millions de décès prématurés par an d'ici à 2060 dans le monde, selon un rapport de l'OCDE publié il y a quelques mois. Ce qui représenterait une mort prématurée toutes les quatre à cinq secondes.

https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV