Yannick Jadot accuse le patron de Total d'être "en colère au nom de ses actionnaires"

Le candidat écologiste assure que l'Europe pourrait se passer de gaz russe à l'hiver prochain et réitère ses accusations contre le groupe français.

"Je persiste, j'accuse TotalEnergies d'être complice de crime de guerre en Ukraine." Alors que TotalEnergies a annoncé ce mercredi son intention de porter plainte pour diffamation, la candidat écologiste à l'élection présidentielle maintient ses accusations à l'encontre de l'entreprise française.

Sur RTL ce mercredi, le patron de Total avait qualifié de "gravissimes" les accusations de Yannick Jadot de complicité de crime de guerre.

"Quand monsieur Jadot accuse les 100.000 salariés de Total de complicité de crime de guerre, c'est gravissime, c'est une insulte, s'est ému Patrick Pouyanné. [...] On est des gens responsables, on me dit "retirez vous de Russie", je lâche tout, j'arrête d'amener le gaz russe aux Européens qui en ont besoin alors que les gouvernements européens nous disent de continuer?"

Des propos que le candidat à la présidentielle a qualifié de "cynique" ce jeudi sur FranceInfo.

"Vous pensez que les soldats ukrainiens qui ont pu travailler chez Total ils sont heureux que les bombes qu'ils reçoivent sur la tête ont aussi pour financement les activités de Total?, s'interroge Yannick Jadot. Le cynisme de M. Pouyanné qui -sanglots dans la voix- nous parle de ses salariés. M. Pouyanné est en colère au nom de ses actionnaires, moi je suis en colère au nom des Ukrainiennes et des Ukrainiens qui sont victimes d'atrocités de guerre."

Le candidat appelle donc l'énergéticien à quitter immédiatement la Russie comme l'ont fait "des groupes comme BP, Shell et Exxon Mobile".

Alors que la Russie fournit 19% du gaz consommé par les Européens et 24% par les Français notamment pour se chauffer, le candidat écologiste assure que le continent pourrait s'en passer à l'hiver prochain. Et ce sans pour autant acheter du gaz à l'Arabie Saoudite ou du gaz de schiste américain.

Yannick Jadot souhaite que l'Europe achète du gaz en commun "comme elle l'a fait pour les vaccins", qu'elle bloque les prix de l'énergie et que les pays multiplient les substitutions chaudière à gaz/pompe à chaleur.

Le candidat rappelle aussi son intention, s'il est élu président de couvrir de panneaux photovoltaïques les écoles, les grandes surfaces et tous les immeubles qui ont des tots plats.

"Mais il doit y avoir aussi des changements de comportements, reconnaît-il. On peut décaler le fonctionnement des machines à laver. Si on les fait tourner à 6 heures, elles tournent avec des centrales à gaz. A 22 heures, ce ne sont plus des centrales à gaz. On peut aussi réduire notre consommation en baissant de 10 km/h la vitesse sur les routes."

Avec ces mesures, le candidat estime que le pays serait en mesure de réduire de 10 à 15% sa consommation de gaz d'ici l'hiver prochain.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco