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Economie

Xi Jinping à Paris : von der Leyen exigera une concurrence "équitable" avec la Chine

La présidente de la Commission européenne doit s'entretenir avec le président chinois, en pleine offensive réglementaire européenne.

Ursula von der Leyen veut se montrer ferme, face à Xi Jinping ce lundi. "Nous devons agir pour garantir que la concurrence soit équitable et non faussée", dit-elle dans une déclaration publiée quelques heures avant une rencontre à trois avec Xi Jinping et son homologue français Emmanuel Macron.

"La Chine fabrique actuellement, avec des subventions massives, plus qu'elle ne vend en raison de sa faible demande intérieure. Cela conduit à une offre excédentaire de produits chinois subventionnés, tels que les véhicules électriques et l'acier, ce qui conduit à un commerce déloyal", accuse-t-elle.

"L'Europe ne peut pas accepter de telles pratiques qui faussent le marché et qui pourraient conduire à une désindustrialisation en Europe", insiste-t-elle. Lors de précédentes discussions avec le président chinois, "j'ai clairement indiqué que les déséquilibres actuels en matière d'accès au marché ne sont pas durables et doivent être corrigés", ajoute-t-elle.

Subventions et marchés publics protégés

Les différends commerciaux entre Bruxelles et Pékin sont nombreux. Menacée d'être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l'Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, accusées de fausser la concurrence.

Après avoir visé les voitures électriques, un secteur où la Chine investit lourdement pour rattraper les constructeurs européens, l’UE a visé en avril les panneaux solaires, les éoliennes et le matériel médical.

Elle reproche à Pékin de soutenir, d’un côté, ses entreprises pour leur permettre d’être plus compétitives ; de l’autre, de fermer ses propres marchés publics pour exporter. Deux textes adoptés en 2022, l’International Procurement Instrument (IPI) et la Foreign Subsidies Regulation (FSR) lui permettent d’engager des enquêtes.

La compagnie ferroviaire CRRC a déjà été forcée de se retirer d’un marché public ferroviaire en Bulgarie, doté d’un budget de 610 millions €, par crainte d’une enquête de ce genre. A Pékin, ces mesures jugées "protectionnistes" passent mal. Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions visant essentiellement le cognac français, contre laquelle le président français compte s'élever.

VG avec AFP