Le prélèvement à la source va-t-il (encore) être ajusté?
À quatre mois de la mise en place du prélèvement à la source, le gouvernement a lancé dimanche une campagne d'information à destination des contribuables qui va s'étaler jusqu'au 23 septembre. Après un report d'un an et plusieurs ajustements ces dernières semaines, la réforme semblait prête, du moins aux yeux de Bercy.
L'instauration de la retenue à la source pour les employés des particuliers-employeurs, ces aides à domicile ou gardes d'enfants embauchées par des ménages, a été repoussée d'un an, à 2020, le temps que le mécanisme prévu soit prêt. Le gouvernement a également décidé de reverser certains crédits d'impôts en deux temps, dont un premier acompte de 30% dès janvier. Enfin, les entreprises de moins de 20 salariés n'auront pas à collecter l'impôt, un mécanisme géré par l'Urssaf s'en chargera à leur place.
Alors que l'échéance approche, d'autres modifications sont-elles à prévoir? Les propos du Premier ministre dans le Journal du dimanche ont semé le doute. Édouard Philippe a promis de faire "le point" dans "les prochaines semaines", sans en dire davantage. "Tout se passe bien", a affirmé Gérald Darmanin sur BFMTV-RMC ce lundi. "C'est une réforme complexe, il est normal que le Premier ministre s'assure que les choses de passent bien."
Le "choc psychologique" aura-t-il lieu?
Interrogé sur la possible "inquiétude" que pourrait susciter l'application de cette réforme amenée à bouleverser la collecte de l'impôt dans l'Hexagone, Édouard Philippe a défendu l'idée de "faire les réformes quand on les croit bonnes pour le pays".
Au-delà des préoccupations des chefs d'entreprise, notamment des PME, l'éventuel "choc psychologique" pour les contribuables ne laisse pas le gouvernement indifférent. À peine certains ménages auront-ils profité de la baisse de la taxe d'habitation et de l'exonération totale des cotisations chômage à l'automne, que, dès janvier, le salaire net qui s'affichera en bas de leur bulletin de paie sera réduit avec la retenue à la source.
Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, assure que ce "choc psychologique" n'aura pas lieu. Les Français ont tendance à "surépargner (sic)" pour payer leurs impôts, avec le prélèvement à la source, ils disposeront immédiatement de leur salaire final et n'auront plus à anticiper le chèque destiné au fisc.