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Vente à perte de carburants: les distributeurs n'achètent pas

Les enseignes de distribution restent muettes depuis l'annonce par la Première ministre d'autoriser la vente à perte de carburant à partir du 1er décembre, mais ils n'en pensent pas moins et ils devraient s'exprimer officiellement ce mercredi matin.

C'est un silence lourd de sens. Après la réunion de ce mardi matin au Ministère de l'Economie et des Finances, Bercy estime que ce feu vert donné aux distributeurs de revendre de l'essence à perte pendant six mois, à partir de décembre, c'est une "faculté supplémentaire, ouverte à ceux qui le peuvent, pour participer à la baisse des prix", mais aucun de ces distributeurs n'a encore pris la parole officiellement.

Certains, en coulisses, laissent éclater leur colère ou leur étonnement face à un projet qualifié d'"absurde"... "Quelle est la meilleure réponse que de ne pas communiquer?", résume un de ses acteurs qui confirme que ce silence est, en soi, un acte de communication".

D'après nos informations, il devrait être rompu demain matin, à l'Assemblée Nationale où les dirigeants de Carrefour, System U, Intermarché et Leclerc vont se retrouver à partir de 9h30 pour une table ronde préparatoire à l’examen du projet de loi sur les négociations commerciales.

Les Experts : Vente du carburant à perte, quelles seront les conséquences ? - 19/09
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19:17

"Une entreprise, ce n'est pas fait pour perdre de l'argent"

D'après une source, il devrait se dégager "un consensus" pour dire que ce projet de revente à perte de carburant "ne devrait pas changer grand chose".

Autrement dit: "il n'y a pas un distributeur qui va s'inscrire dans une opération durable sous les prix du marché", prédit cette source, qui rappelle que "quelques centimes de moins, ce sont des millions d'euros de perte" et qu'"une entreprise, ce n'est pas fait pour perdre de l'argent".

Et même si l'un des acteurs du secteur décide de se lancer dans la revente à perte, "les autres n'iront pas, parce qu'ils ne peuvent pas se le permettre", poursuit cette source, qui précise qu'il n'est pour autant pas question aujourd'hui pour les enseignes d'entrer dans la polémique, ni "le jeu politique".

Pauline Tattevin