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Un Français ira-t-il un jour sur la Lune? "Très probable", selon l'astronaute Jean-François Clervoy

Des places pour des astronautes européens sont prévues sur les missions du programme Artemis mené par la Nasa à destination de la Lune.

Un Français pourrait bien un jour voyager vers la Lune. "C'est très probable", assure l'ancien astronaute Jean-François Clervoy et ingénieur à l'Agence spatiale européenne (ESA), invité sur BFM Business. L'ESA participe au programme spatial mené par la Nasa, Artemis, qui doit ramener des astronautes sur la Lune. À ce titre, l'agence spatiale américaine a garanti "qu'il y aurait au moins trois missions à bord desquelles il y aura une place pour un Européen", explique l'ex-astronaute.

Dans le corps européen des astronautes, "ils sont quatre super-qualifiés" pour monter à bord de ces missions, note Jean-François Clervoy. On retrouve les deux astronautes italiens Luca Parmitano et Samantha Cristoforetti, Alexander Gerst du côté de l'Allemagne, et Thomas Pesquet pour la France.

"Quand Andreas Mogensen, le Danois, qui décolle dans quelques jours, aura fait son vol de six mois en étant commandant de bord et pilote de bord de la capsule, on aura cinq Européens de quatre nationalités différentes qui seront tous à pied d'égalité pour occuper ces premiers sièges vers la Lune", confirme-t-il.

Retards pour Artemis 3

Le programme Artemis s'appuie sur des missions à difficulté croissante ayant pour objectif d'établir une présence humaine durable sur la Lune, préparant un futur un voyage vers Mars. Artemis 1 a déjà envoyé un vaisseau sans équipage autour de la Lune en 2022 et Artemis 2 emmènera, cette fois-ci, un équipage à bord en 2024. Pas encore d'astronautes européens pour cette mission: ce sont trois Américains et un Canadien qui ont été récemment sélectionnés.

Artemis 3 (2025) devait être la première mission à revenir sur le sol lunaire, mais la Nasa a laissé entendre que la mission Artemis 3 pourrait être transformée en une "mission différente" – et donc renoncer à l'alunissage – en raison de retards et de surcoûts conséquents. L'ESA mise plutôt sur Artemis 4 (2028) et Artemis 5 (2029) pour les astronautes européens. Thomas Pesquet a d'ores et déjà déclaré qu'il espérait en faire partie, imaginant "un moment magique".

Mais même si ces missions embarquent des Européens, il n'est pas sûr qu'ils fassent partie de ceux qui poseront effectivement le pied sur la Lune. "Est-ce qu'il vaut mieux être le premier Européen vers la Lune ou le premier Européen sur la Lune?", s'interroge Jean-François Clervoy. "Si c'était moi, je partirai vers la Lune le plus tôt possible".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV