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Trois ans après le Covid, le magasin prend sa revanche sur le e-commerce

45% des femmes assurent continuer à se faire plaisir avec leurs achats contre 59% des hommes

45% des femmes assurent continuer à se faire plaisir avec leurs achats contre 59% des hommes - Pexels

Dans une année marquée par les contraintes de pouvoir d'achat, les magasins sont plébiscités par les Français. Si les ventes de produits en ligne ont reculé en 2022, elles restent toutefois largement au-dessus de leur niveau d'avant-pandémie.

Le e-commerce n'aura pas la peau des magasins. Trois ans après le début de la crise sanitaire marquée les fermetures administratives des points de vente, l'explosion des ventes en ligne et l'émergence de nouveaux services comme le quick commerce, on observe un retour à la normale dans l'univers de la consommation.

Ainsi, si le e-commerce dans son ensemble a battu un nouveau record en 2022 selon la Fevad avec 146,9 milliards d'euros dépensés, cette performance est "tirée par les services, et notamment les transports, le tourisme et les loisirs" qui ont bondi de 61% par rapport à 2021 (et de 50% par rapport à 2019, année précédant la pandémie), indique Marc Lolivier, le délégué général de la Fevad.

Les ventes de produits ont elles reculé de 7% l'année dernière. Avec des chutes parfois spectaculaires comme sur les produits électroniques (-19%), le mobilier et la décoration (-18%), la beauté (-11%). En revanche, l'habillement limite le recul (-6%) et les produits de grande consommation ont même enregistré une légère hausse de leurs ventes (+1%).

Le e-commerce au-dessus de l'avant-Covid

Des baisses cependant à relativiser. La Fevad rappelle que pour toutes ces catégories de produits, les ventes restent bien supérieures à l'année 2019.

"Les ventes sur l'année 2022 se situent 19% au-dessus du niveau pré-pandémique", indique la fédération de la vente à distance.

Les achats de produits électroniques sont 3% au-dessus à l'avant-Covid, ceux d'habillement 14%, de mobilier 19% et de produits grande consommation de 56%.

Il n'y a donc pas de désaffection vis à vis des sites de vente, simplement un retour en magasins dans un contexte de rationalisation des achats.

Ce que confirme une enquête d'opinion PinionWay réalisée pour la société Bonial.

97% des Français considèrent le magasin comme utile (contre 90% pour le commerce en ligne) et 51% le considèrent comme très utile (30% pour le e-commerce), selon cette étude.

Pour les achats alimentaires, lorsqu'il s'agit d'arbitrer entre les deux canaux, les Français préfèrent même se rendre en magasin. 84% des personnes interrogées déclarent préférer réaliser leurs courses alimentaires en point de vente physique pour un produit et un prix équivalent. Pour 63% d'entre eux, la grande distribution contribue à la défense du pouvoir d'achat.

"Les Français sont attachés aux magasins et n’envisagent pas leur quotidien sans eux, estime Laurent Landel, le président de Bonial. Mais au-delà de sa fonction transactionnelle, les Français considèrent que les magasins jouent un rôle social essentiel pour le pays et qu’il est important de les conserver (94%). Création d’emplois qualifiés, de lien social, développement du dynamisme sur les territoires… Le commerce physique est au cœur de la vie locale en France."

Preuve de leur attachement, les Français privilégient désormais les sites de vente des magasins pour faire leurs achats. Ce sont les sites des Fnac, Darty et autres Leroy-Merlin qui ont le plus progressé par rapport à l'avant-Covid. Les ventes en ligne des enseignes magasins se situent en 2022 35% au-dessus de leur niveau 2019, contre 19% pour l'ensemble du e-commerce.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco