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Téléconsultation: vers le maintien de dérogations assouplissant cette pratique médicale

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. - Eric Estrade-AFP

Les règles encadrant la téléconsultation étaient au coeur d'une séance de négociation ce mercredi entre l'Assurance maladie et les syndicats de médecins. ils sont a priori d'accord pour pérenniser certaines dérogations accordées au début de la crise sanitaire.

Alors que son remboursement à 100% par la Sécu sera prolongé jusqu'à fin 2022, des assouplissements décidés par le gouvernement durant la crise sanitaire pour faciliter la téléconsultation médicale devraient être maintenus.

L'Assurance maladie et plusieurs syndicats de médecins libéraux, réunis ce mercredi pour en négocier les régles, sont tombés d'accord sur le maintien de certaines de ces dérogations.

Pas d'obligation de passer par son médecin traitant

Plusieurs contraintes ont ainsi été levées jusqu'à fin décembre 2020, notamment "l'obligation de passer par son médecin traitant" et d'avoir eu une consultation "présentielle" dans l'année écoulée.

La "règle des 12 mois n'a pas vocation à revenir", a indiqué le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatome. Trois syndicats de médecins libéraux ont confirmé partager ce point de vue. En revanche, les consultations par téléphone ont pris fin avec la fin de l’état d’urgence sanitaire, le 11 juillet 2020.

Les médecins opposés à une forte déréglementation

La volonté affichée par la direction de l'Assurance maladie de "faire sauter un maximum de verrous", par exemple en autorisant "un recours sans contrainte territoriale" pour les spécialistes, n'a pas fait l'unanimité parmi les syndicats de médecins.

Pour les généralistes de MG France, "pas question de supprimer la notion de territorialité" et de permettre une téléconsultation à l'autre bout de la France, prévient Jacques Battistoni.

"Nous sommes tous très attachés au parcours de soins", souligne son homologue Philippe Vermesch (SML), rappelant que la consultation à distance "ne remplace pas l'examen clinique", surtout pour les malades chroniques.

"Il faut éviter que cette pratique soit complètement dérégulée", insiste Jean-Paul Ortiz (CSMF), qui veut conserver des gardes-fous contre les actes "faits depuis l'étranger" par des "professionnels de la téléconsultation."

L'Assurance maladie entend d'ailleurs "s'assurer que les plateformes de télémédecine font travailler des médecins qui ont aussi une activité classique".



L'enjeu financier n'est pas négligeable, puisque le confinement a fait exploser le nombre de téléconsultations: de 10.000 par semaine en février à plus d'un million en avril, et encore 160.000 fin août.

F.B. avec AFP