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Philippe Martinez (CGT): l'accord télétravail "ne sert à rien"

Sur BFM Business, le Secrétaire général de la centrale syndicale estime que le document qui devrait être signé par la plupart des partenaires est "un guide" dans lequel les entreprises peuvent "piocher".

Après plusieurs semaines de négociations, les partenaires sociaux (sauf la CGT) et le patronat sont parvenus à un accord pour mieux encadrer le télétravail. Dans le Grand Journal de l'Eco, Philippe Martinez, le Secrétaire général de la CGT explique la position de la centrale.

"Ce n'est pas un accord national interprofessionnel", juge le dirigeant. "C'est un code de bonne conduite, un genre de guide, et nous nous demandions un accord national interprofessionnel".

"Scandaleux"

Et d'expliquer: "il faut des règles minimum pour l'ensemble des salariés quelle que soit l'entreprise où ils travaillent. (...) Les directions d'entreprises iront piocher dedans ce qui les intéresse comme par exemple, et c'est un vrai recul, c'est qu'on considère que si on est à la maison et qu'il y a un problème de santé, on pourra dire 'ce n'est pas de notre faute, c'est de la faute du salarié' parce qu'on jouera sur l'ambigüité. Les directions d'entreprises pourront refuser un problème de santé lié au travail car le travail est à la maison. C'est scandaleux".

Et de dénoncer également le problème "des équipements", du "secret des données"... "Un accord, un vrai, les règles sont les mêmes" quel que soit le lieu de travail "un guide où on va piocher, je prends ce qui m'intéresse, et ce qui ne m'intéresse pas je le laisse de côté", assène Philippe Martinez.

Pour le patron de la CGT, sans un minimum de contraintes, un tel texte "ne sert à rien". Et on rappellera en fait que l'accord signé par les partenaires sociaux n'est "ni normatif" "ni prescriptif", c'est-à-dire qu'il ne change pas les dispositions légales existantes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business