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Retraite

Olivier Dussopt estime qu'une baisse des retraites est inconcevable

Le ministre du Travail a réaffirmé la mise à l'écart de cette option, une posture qui entre en contradiction avec l'augmentation de la CSG décidée par Emmanuel Macron lors de son premier mandat et qui avait entraîné une baisse du montant des retraites.

Invité de BFMTV dans la foulée de la conférence de presse dédiée à la présentation de la réforme des retraites, le ministre du Travail a été interrogé sur les alternatives au décalage de l'âge légal qui auraient permis de réduire le déficit du système de retraites. Il s'est notamment exprimé sur l'option consistant à diminuer les pensions qui avait été une des conséquences de l'augmentation de la CSG il y a tout juste cinq ans, une mesure décidé par l'actuel président de la République:

"Je souhaite bien du courage à qui souhaitera baisser le montant des retraites, nous sommes revenus sur cette décision [d’augmenter la CSG], a-t-il souligné. Il est inconcevable de baisser les retraites. Ce n’est pas possible dans un système pour lequel on considère déjà que pour des hommes et des femmes qui ont cotisé toute leur vie avec des petits salaires au niveau du SMIC les pensions ne sont pas assez élevées et qu’on va les augmenter."

Une hausse des cotisations aurait renchéri le coût du travail

Olivier Dussopt a également évoqué la piste d'une hausse des cotisations vieillesse: "J’entends les personnes qui disent que ce ne sont que quelques euros. Ce ne sont que quelques euros en 2023. En 2023, si on augmente les cotisations de 60 euros par Français, par mois, par salarié et par an, vous pouvez réduire le déficit pour 2023 mais en 2030 c’est 460 euros et ça n’est plus quelques euros par mois."

Pour le ministre du Travail, un tel levier nuirait gravement à la compétitivité française: "Ca viendrait renchérir le coût du travail alors qu’on sait que le coût du travail en France est l’un des plus élevés en Europe et que les réussites industrielles, les créations d’emplois, les investissements que l’on connaît depuis plusieurs années qui nous permettent de tenir face à la crise, de créer des emplois – l’économie française en a créé 1,7 million entre 2017 et aujourd’hui – sont le fait d’une meilleure compétitivité par rapport aux autres."

"Ce serait ruiner tous ces efforts et ça représente des efforts de 1 à 2% dans des entreprises qui peuvent avoir des marges de 2% ou 2,5%."

Enfin, l'inaction est également envisageable comme l'a rappelé le membre du gouvernement: "Il y a une troisième alternative qui consiste à laisser filer le déficit et ne rien faire. Ca n’est pas possible surtout quand les taux d’intérêt augmentent donc notre choix, c’est plus de travail."

Timothée Talbi