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Livret A, comptes à terme, super livrets... Quels produits d'épargne privilégier en 2024?

Avec l'inflation, plusieurs produits d'épargne ont le vent en poupe. Pour BFM Business, le directeur du Cercle de l'épargne détaille les placements les plus intéressants début 2024.

Prime de partage de la valeur, 13e mois, chèque en guise de cadeau de Noël... Le mois de décembre est pour beaucoup l'occasion de garnir son bas de laine. Un surplus d'épargne qu'il convient de placer judicieusement, lorsque cela est possible. D'autant plus à l'heure où l'inflation demeure à des niveaux élevés.

Mais quels sont les produits à privilégier en 2024 pour faire fructifier ses économies?

"Cela dépend de ses objectifs: court, moyen ou long terme. Ce qui est certain c'est que s'agissant des placements à capital garanti, sans risque donc, et liquides, le livret A demeure compétitif", explique à BFM Business Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Epargne.

L'épargne réglementée reste compétitive

Détenu par plus de 55 millions de Français, le livret A demeure en effet attractif avec un taux de rendement fixé à 3% jusqu'en janvier 2025. Outre l'absence de risque et la possibilité de retirer de l'argent quand on le souhaite, ce placement a l'avantage d'être exonéré d'impôt sur le revenu et de prélèvement sociaux.

Autre produit d'épargne réglementée, le Livret d'épargne populaire (LEP) est encore plus intéressant avec un rendement de 6%. Avec le ralentissement de l'inflation, "il est fort probable qu'il baisse à partir du 1er février, mais d'ici là, il faut profiter des 6% puisqu'on est sur du rendement réel positif", souligne Philippe Crevel.

Rappelons toutefois que le LEP est réservé aux ménages dont les revenus n'excèdent pas un certain niveau. Son plafond est par ailleurs moins élevé que celui du livret A: 10.000 euros, contre 22.950.

La question d'argent de la semaine : Quels placements privilégier dans ce contexte ? – 15/12
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Des comptes à terme de plus en plus attractifs

Lui aussi sans risque, le compte à terme s'offre une seconde vie depuis la remontée des taux d'intérêt, avec des taux de rendement aux alentours des 3,5%. Il faut toutefois accepter que l'argent déposé soit bloqué durant un certain temps (6 mois, un an, trois ans...), ce qui en fait un produit beaucoup moins liquide que les produits d'épargne réglementée.

Par ailleurs, "il y a des prélèvements fiscaux et sociaux", précise Philippe Crevel, "mais il n'y a pas de risque de capital et pas de plafond, donc c'est un produit attractif".

Selon lui, le rendement des comptes à terme pourrait baisser dans les prochains mois en cas de baisse des taux directeurs des banques centrales. Il faut donc "en profiter en début d'année".

L'assurance vie, "valeur de référence"

Victime de la concurrence du livret A il y a quelques mois, l'assurance vie, premier placement d'épargne en volume, demeure encore et toujours "une valeur de référence" et un "produit intéressant" pour Philippe Crevel.

Il y a d'abord "le fonds euros avec son capital garanti" qui redevient "intéressant" alors que son rendement n'a cessé de progresser ces derniers mois après avoir souffert de la baisse des taux d'intérêt pendant plusieurs années.

Il y a ensuite les unités de comptes qui, s'il n'y a pas de capital garanti, sont davantage rémunératrices puisque ces supports se composent de différents actifs soumis aux fluctuations des marchés financiers. Or, "les actions se sont fortement appréciées en 2023, cela va booster les unités de compte de l’assurance vie" et les perspectives pour 2024 sont plutôt bonnes.

Philippe Crevel préconise de "mixer les deux", à savoir le rendement avec l'unité de compte et le capital garanti avec le fonds euros. D'autant que l'assurance vie "bénéficie toujours d'un régime fiscal attractif et cela permet de préparer sa transmission de patrimoine pour les enfants, les petits-enfants... Cela reste le couteau suisse de l'épargne en France".

Des super livrets intéressants sur le court terme

Si les livrets bancaires classiques sont "peu ou pas attractifs" avec des rendements "autour de 1-2%" selon Philippe Crevel, les super livrets ou "livrets à taux boosté" peuvent "offrir sur des durées courtes des rendements importants, au-delà de 3,5-4%".

"Il peut donc y avoir un intérêt à placer sur une période courte de l'argent sur ces super livrets", estime le directeur du Cercle de l'épargne.

Toutefois, le taux de rendement de ces placements baisse au bout d'un certain nombre de mois et peut donc passer en dessous du taux du livret A, sachant par ailleurs que ces livrets sont fiscalisés.

Le PEL pas suffisamment attractif

Reste l'option du Plan d'épargne logement (PEL) dont le rendement va augmenter de 2 à 2,25% au 1er janvier 2024 pour les nouveaux souscripteurs.

Mais "cela reste peu, surtout que le PEL est soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, donc cela ramène le rendement aux alentours de 1,6%. Cela est aujourd'hui peu intéressant au regard des autres placements", observe Philippe Crevel.

Pour le directeur du Cercle de l'épargne, le PEL n'est pas "attractif". Son "seul avantage" est de permettre de se constituer une manne financière en vue d'un projet d'achat immobilier ou de rénovation. "Mais si les taux baissent dans les prochaines années, il sera beaucoup moins intéressant car quand on ouvre un PEL, le taux est celui de l'ouverture et il va s'appliquer sur l'ensemble de la durée de vie du produit", rappelle Philippe Crevel.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco