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Fiscalité

Pour l'économiste Jean Pisani-Ferry, "il ne faut pas regretter l'ISF"

Proche d'Emanuel Macron, l'économiste estime que la suppression de cet impôt reste une bonne mesure même si son impact est toujours difficile à mesurer.

De quoi faire grincer les dents de l'exécutif… La semaine dernière, France Stratégie, organisme chargé de conseiller le gouvernement, a publié son troisième rapport d'évaluation sur la fiscalité. Avec une conclusion: ni l'instauration en 2018 du PFU (ou "flat tax"), ni la transformation de l'ISF (impôt sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière) n'ont eu d'effets discernables sur l'investissement.

Ces mesures étaient pourtant au cœur des réformes d'Emmanuel Macron, conseillé notamment par l'économiste Jean Pisani-Ferry. Sur BFM Business, ce dernier a défendu la transformation de l'ISF. "Moi, je n'ai pas de regrets sur l'ISF" tranche-t-il.

"Ce qu'on apprend aussi [dans le rapport de France Stratégie], c'est que l'ISF était un impôt sur lequel les 400 foyers fiscaux les plus riches payaient 0,1%" (de taux d'imposition du patrimoine total, ndlr) tandis que la tranche précédente (les 38.000 foyers les plus riches, ndlr) "payaient 0,5%" explique-t-il.

"Donc c'était un impôt très régressif." En clair, les foyers les plus riches payaient moins d'ISF que la tranche précédente, comme l'indique le graphique suivant issu du rapport de France Stratégie.

Taux d’imposition de l’ISF après plafonnement, en % du patrimoine total (France Stratégie)
Taux d’imposition de l’ISF après plafonnement, en % du patrimoine total (France Stratégie) © France Stratégie
"On peut on doit avoir un débat sur la fiscalité de la richesse de manière générale mais il ne faut pas regretter l'ISF" tranche-t-il.
Thomas Leroy Journaliste BFM Business