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Passeport sanitaire: Franck Riester juge difficile de le rendre obligatoire sans accès généralisé au vaccin

Le "passeport sanitaire européen" est attendu en juin.

Le "passeport sanitaire européen" est attendu en juin. - LOIC VENANCE © 2019 AFP

La Commission européenne souhaite mettre en vigueur d'ici à la fin juin un certificat sanitaire destiné à faciliter la libre circulation dans l'UE.

Il parait difficile de rendre obligatoire un passeport sanitaire pour se déplacer à l'étranger tant que l'accès au vaccin contre le Covid-19 n'est pas possible pour tous, a estimé lundi le ministre chargé du Commerce extérieur Franck Riester.

"Le fait de rassurer les gens avec la preuve qu'on a une protection contre le virus va dans le bon sens. (...) La difficulté c'est qu'aujourd'hui on ne peut pas donner l'accès au vaccin à tout le monde. Vous savez qu'il y a une hiérarchisation en fonction de l'âge, en fonction des risques", a expliqué le ministre sur BFM Business.

"Quand les choses seront différentes, c'est-à-dire que tout le monde pourra avoir un accès au vaccin, on verra les choses différemment", a-t-il ajouté. La Commission européenne souhaite mettre en vigueur d'ici à la "fin juin" un certificat sanitaire destiné à faciliter la libre circulation dans l'UE dans la perspective des congés d'été. Ce "certificat vert" permettrait d'attester qu'une personne a été vaccinée contre le Covid-19, a passé un test PCR négatif ou est immunisée après avoir été infectée, ce qui lui éviterait des mesures de restriction (quarantaine, test) dans le pays de destination.

Le Parlement européen compte sur une adoption du projet de règlement lors de sa plénière du 7 au 10 juin, à l'issue de négociations avec les Etats membres.

Interrogé sur la nécessité de rendre obligatoire ce passeport sanitaire, Franck Riester a indiqué que "c'est ce qui va être à réfléchir et à décider dans les semaines qui viennent". "Il faut regarder les questions éthiques et les questions juridiques", a-t-il estimé.

"Tant qu'il y aura des restrictions"

"Ce que nous faisons, c'est mettre un certificat à disposition de l'ensemble des Etats membres, ils devront tous utiliser le même (…). Maintenant vous n'êtes jamais obligé de le demander, si vous ne voulez pas voyager, si vous ne voulez pas l'utiliser, vous ne demanderez pas votre certificat", a expliqué de son côté le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, invité lui aussi sur BFM Business.

"Il faudra l'avoir tant qu'il y aura des restrictions décidées par les Etats membres. Le jour où nous sortons de la pandémie (…) on n'utilisera plus ce certificat, d'ailleurs le texte sera suspendu", a-t-il poursuivi.

"Mais tant que la pandémie est là, les Etats peuvent exiger, par exemple, des tests à l'entrée sur leur territoire, ou la preuve d'une vaccination. Dans ce cas-là, le certificat vous permettra de répondre beaucoup plus facilement à la question".

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV