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Négociations commerciales dans l'agroalimentaire: le médiateur appelle à "une paix des braves"

Les négociations tarifaires annuelles entre les industriels de l'agroalimentaire et les distributeurs se sont soldées par des prix globalement stables, a annoncé lundi la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). /Photo d'archive

Les négociations tarifaires annuelles entre les industriels de l'agroalimentaire et les distributeurs se sont soldées par des prix globalement stables, a annoncé lundi la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). /Photo d'archive - -

Les discussions commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs doivent s'achever ce lundi mais les désaccords sont encore nombreux.

Alors que s'achève lundi l'édition 2020-21 des négociations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs, marquée par de "fortes tensions", Serge Papin a appelé sur France Info à "corriger" le dispositif actuel "pour que les agriculteurs puissent s'en sortir". L'ancien dirigeant de Sytème U a été mandaté par le gouvernement pour tenter de "réconcilier" les différents acteurs.

Le prix de la matière première agricole doit figurer dans les contrats commerciaux signés avec la grande distribution et les industriels afin de parvenir à une "paix des braves" avec les agriculteurs, a plaidé dimanche le médiateur.

"Bon espoir" d'un "sursaut"

"Je propose que (...) nous puissions mettre en place des contrats d'une nouvelle nature" avec la grande distribution et avec les grands industriels, où l'on "fasse figurer le prix de la matière première agricole d'une manière certaine de façon à ce que dans la cour de ferme il y ait une garantie d'un prix payé qui corresponde à des indicateurs de coûts de production et qu'enfin il y ait une paix des braves", a-t-il dit.

"Ces indicateurs de coûts de production, la plupart du temps ils existent, ils sont portés par des inter-professions (...) mais évidemment il faut qu'ils soient appliqués", a-t-il ajouté.

"Or aujourd'hui, il n'y a pas d'obligation à ce que ces indicateurs-là figurent dans des contrats", car ce se fait uniquement sur la base de "la bonne volonté", ce qui "ne marche pas suffisamment", selon Serge Papin, pour qui "la stratégie du ruissellement" destinée à ce que les richesses redescendent jusqu'au secteur agricole, reste "très aléatoire".

"Actuellement nous avons une vraie difficulté sur la filière bovine, la filière porcine aussi" tandis que "le secteur laitier, qui était plutôt celui qui avait été le bon élève à la suite des Etats généraux de l'alimentation, grippe actuellement", a-t-il alerté.

L'ancien patron de Système U a toutefois dit avoir "bon espoir" que "dans la dernière ligne droite" de ces négociations, il y ait eu "un sursaut" pour ce qui concerne les produits agricoles.

Les choses vont "peut-être se passer un peu mieux que ce qui était prévu ou en tous les cas un peu mieux que la façon dont les choses avaient démarré", a-t-il espéré.

OC avec AFP